"HOC : Humour d'origine caennaise"… Cette marque certifiée d'un nouveau genre est la dernière à avoir fait son apparition dans l'univers du rire local. Lancée en septembre, cette scène ouverte a pris ses quartiers dans un bar du port et rencontre son petit succès. Une fois par mois, cinq comiques s'affrontent à coups de bons mots et testent leur numéro sur les clients du O'Donnell's. Le but : décrocher en fin de soirée le label grâce aux votes des spectateurs.
"L'idée en s'installant ici, c'était d'être dans un endroit central, avec un aspect convivial, présente François Duval, à l'origine du projet. Les gens qui viennent là ne savent pas qu'ils vont tomber sur un spectacle, cela ouvre sur un autre public." Et si l'objectif est de se montrer plus accessible, "les gens qui montent sur scène sont à 80 % des confirmés. On ne fait pas de la blague de comptoir, on veut quand même que le public revienne", sourit l'organisateur.
Des artistes de toute la France
Et si le public en redemande justement, c'est qu'il "y avait un vrai manque, rien ne se faisait dans le Calvados en termes d'humour", assure Jean-Noël Briand. Et le directeur du centre socioculturel de Mondeville sait de quoi il parle : il organise depuis plus de 10 ans le festival Mondeville sur Rire. Poussé par l'engouement qu'il suscite, il crée un café-théâtre baptisé Le P'tit Coin. "Une petite salle intimiste, mais une vraie salle, assure-t-il. Nous ne nous limitons pas au stand up, cela va de l'humour noir aux sketchs en passant par l'humour girly…"
L'humoriste Michel Frenna sur la scène du P'tit Coin à Mondeville. - © i Mage scs
En quatre saisons d'existence, elle a vu passer nombre d'artistes nationaux, de Jeanfi Janssens, de la bande à Ruquier, à Kamini, qui a inauguré les lieux, en passant par Thomas Angelvy, "un habitué qui revient tous les ans." Et s'ils font le déplacement, c'est que le public caennais a acquis sa petite réputation. "On compte beaucoup d'habitués, une audience bienveillante mais aussi très construite", décrit Jean-Noël Briand. Le petit plus du P'tit Coin : les échanges entre artistes et spectateurs à l'issue de chaque représentation qui plaisent beaucoup aux humoristes.
Une dynamique rare
Ce public "très sympa, mais attention, qui ne rit que si c'est drôle et est finalement très révélateur", c'est aussi ce qui attire les artistes chez Harold Barbé. Avec Julien Jolivet, il a lancé Sons of Comedy, une scène ouverte au El Camino. Et si des artistes viennent de Paris et d'ailleurs jusqu'en Normandie pour fouler les planches, c'est que "des endroits où les gens peuvent s'essayer à l'humour, il n'y en a finalement pas tant que ça". Lui avait tenté sa chance dans les cafés-théâtres parisiens mais il reconnaît que "là-bas, c'est dur d'exister."
Harold Barbé a lancé avec Julien Jolivet "Sons of Comedy", une scène ouverte au El Camino. - Harold Barbé
"Voir autant de choses sur une même ville, c'est rare. Pour moi ce n'est jamais suffisant, mais c'est déjà beaucoup" sourit l'humoriste. Dans la même dynamique qui motive ce drôle de trio, des salles comme le Cargö commencent elles aussi à se mettre à l'humour en programmant par exemple Pierre-Emmanuel Barré ou Kyan Khojandi, deux spectacles qui affichaient complet. La belle histoire de l'humour à la caennaise se poursuit donc. Sons of Comedy a déjà fait des émules à Cherbourg, bientôt à Rennes et Harold Barbé espère même faire des petits partout en Normandie et même en France.
Après le P'tit Coin, le centre socioculturel de Mondeville a lancé son "école du théâtre d'humour" qui accueille cette année sa deuxième promotion. Une master classe devrait aussi être proposée au grand public à l'occasion du prochain Mondeville sur Rire en novembre. Autant d'initiatives qui travaillent à imposer l'humour comme un art à part entière. Car la discipline ne bénéficie actuellement de presque aucune subvention pour son développement.
A LIRE AUSSI.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.