Ce faisant, le dirigeant a rejeté une médiation unique des Etats-Unis dans le processus de paix au Proche-Orient, dans l'impasse depuis des années. "Il est essentiel de créer un mécanisme multilatéral grâce à une conférence internationale" pour avoir la paix au Proche-Orient, a-t-il dit.
"Aidez-nous !", a lancé le président palestinien, vivement applaudi à l'issue de son allocution. Mahmoud Abbas a ensuite quitté la salle, n'assistant pas à la réponse de l'ambassadeur d'Israël auprès de l'ONU.
Lors de sa longue et rare intervention empreinte de solennité et de fermeté devant la plus haute instance de l'ONU, le président palestinien a également demandé aux pays n'ayant pas reconnu l'Etat de Palestine de le faire.
Sur les 193 nations membres des Nations Unies, 138 Etats ont reconnu l'Etat de Palestine, a-t-il rappelé. "Nous reviendrons au Conseil de sécurité et demanderons à avoir cette protection" d'une reconnaissance pleine et entière d'un Etat, a-t-il dit. "Reconnaître l'Etat de Palestine ne va pas contre des négociations" mais les favorise, a-t-il insisté.
Veto américain
En restant mesuré dans l'expression à l'égard de Washington, le président palestinien a aussi dénoncé les décisions unilatérales comme la reconnaissance fin 2017 des Etats-Unis de Jérusalem comme capitale d'Israël, sous le regard fixe de l'ambassadrice américaine Nikki Haley, les bras croisés.
"Nous voulons que Jérusalem soit ouverte aux trois religions monothéistes", a souligné Mahmoud Abbas, en réclamant que Jérusalem soit aussi la capitale du futur Etat palestinien.
La Palestine est depuis 2012 "Etat observateur non membre" de l'ONU, ce qui lui a permis d'intégrer des agences onusiennes et de rejoindre la Cour pénale internationale (CPI). Mais elle n'est toujours pas un membre à part entière des Nations unies.
Un statut de membre passe par une recommandation du Conseil de sécurité à l'Assemblée générale de l'ONU, sans veto des Etats-Unis, premier soutien d'Israël.
M. Abbas rejette une médiation unique de l'administration américaine depuis la reconnaissance par le président Donald Trump fin 2017 de Jérusalem comme capitale d'Israël.
En décembre, les Palestiniens ont bénéficié de l'unanimité du Conseil de sécurité moins une voix - un veto de Washington - pour condamner cette décision. Cette condamnation a ensuite été approuvée majoritairement par l'Assemblée générale de l'ONU, suscitant l'ire de Washington et de Nikki Haley.
L'ambassadeur israélien à l'ONU Danny Danon a rejeté en bloc le discours du président palestinien, dénonçant le fait qu'il quitte la salle avant sa propre allocution. "Vous ne faites pas partie de la solution mais du problème", a lancé le diplomate israélien. "Lorsque nous tendons la main, Mahmoud Abbas tend le poing", a-t-il ajouté.
Dans les limbes
Le président palestinien avait déjà exhorté les Européens à reconnaître la Palestine, le 22 janvier à Bruxelles, avant de faire de même avec le président russe Vladimir Poutine à Moscou le 12 février.
L'administration Trump a indiqué travailler sur un plan de paix pour le Proche-Orient mais ce dernier semble toujours dans les limbes. "Ils sont en pleine discussion interne", selon un diplomate, qui doute que Washington sache déjà où en venir.
Jared Kushner, gendre du président Donald Trump et au rôle d'intermédiaire au Moyen-Orient, avait fait le déplacement à New York pour assister à la réunion du Conseil de sécurité.
"Nous n'avons jamais refusé le dialogue", a aussi affirmé le président palestinien, en estimant que "Israël s'est détourné de la solution à deux Etats". "Le gouvernement de Donald Trump n'a pas éclairci sa position. Est-il favorable à un Etat ou deux Etats?", a-t-il demandé. "L'occupation israélienne qui était autrefois temporaire est devenue permanente" et "Israël fait fi du droit", a-t-il déploré.
"Quatre-vingt-six résolutions de l'ONU sont restées lettre morte", a-t-il également asséné.
En préliminaire à la réunion, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a renouvelé ses mises en garde contre la création d'une "réalité irréversible à un Etat" au lieu de la solution préconisée jusqu'à présent de deux Etats vivant côte à côte. "Il n'y a pas de plan B" et "l'heure de la réconciliation et de la raison a sonné", a affirmé le patron des Nations unies.
Emissaire de l'ONU, Nickolay Mladenov, a réclamé de son côté l'arrêt des colonisations israéliennes, en faisant aussi part, lors de son exposé mensuel sur le Proche-Orient, de son inquiétude sur la crise à Gaza qui "s'aggrave". Il a demandé de nouveaux fonds pour l'agence de l'ONU s'occupant des Palestiniens qui souffre d'une baisse de versements financiers américains.
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