"J'aurais préféré partir dans d'autres circonstances, mais le contexte était trop pesant" a expliqué la journaliste, qui a présenté sa démission vendredi, faute d'obtenir une rupture conventionnelle après sept ans passés à LCP. La direction de la chaîne était injoignable dimanche pour confirmer.
Son départ est lié à la réintégration de Frédéric Haziza, a-t-elle indiqué, mais aussi à la proposition qui lui a été faite par une autre rédaction.
"C'est pour un contrat très court et rien n'est signé", a-t-elle précisé, sans vouloir donner le nom du média. Elle a ajouté qu'elle cherchait à négocier son départ à l'amiable de LCP depuis quelque temps déjà, mais sans succès.
Frédéric Haziza, suspendu en novembre après le dépôt de plainte d'Astrid de Villaines pour une agression sexuelle survenue en 2014, a été réintégré début janvier. Cette décision a suscité la colère d'une partie de la rédaction, qui avait voté une motion de défiance à l'encontre des dirigeants de la chaîne Marie-Eve Malouines et Eric Moniot.
La direction avait justifié cette réintégration par le fait qu'une enquête interne avait conclu que, depuis la sanction reçue en 2014 (un avertissement), Frédéric Haziza n'avait pas eu de comportements inappropriés.
La Société des journalistes (SDJ) avait de son côté contesté les conclusions du rapport d'enquête, qu'elle estimait tronqué. Elle avait également regretté le "climat délétère" et "la souffrance au travail qui règnent au sein de la chaîne", dénonçant "certaines déclarations mensongères de la présidente, voire tentatives d'intimidation". Des points démentis par Marie-Eve Malouines.
Dans sa plainte, Astrid de Villaines indique que Frédéric Haziza lui a "pincé la fesse gauche" après lui avoir bloqué le passage dans les bureaux de la chaîne.
C'est la libération de la parole des femmes, consécutive au mouvement #Metoo et à l'affaire Weinstein, qui l'a décidée à porter l'affaire au pénal, a-t-elle expliqué à l'AFP. Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris.
Candidate à sa propre succession à la tête de la chaîne parlementaire, Marie-Eve Malouines s'est défendue devant les députés en début de semaine dernière : "je me représente quand même, parce que cette campagne qui me cible n'a rien à voir avec la réalité", avait-elle assuré.
Alors que son mandat s'achève en juin, deux autres candidats sont en lice, les journalistes Bertrand Delais et Thierry Guerrier. C'est le président de l'Assemblée nationale François de Rugy qui décidera en mars.
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