"Ce n'est pas une époque où nous pouvons permettre que notre coopération soit inhibée, que la sécurité de nos citoyens soit mise en danger par une concurrence entre partenaires, des rigidités institutionnelles et des idéologies bien ancrées", a-t-elle averti lors de la Conférence de Munich sur la sécurité.
Pour la Première ministre, Européens et Britanniques "ne peuvent pas reporter cette discussion" et doivent "urgemment mettre en place un traité pour protéger tous les citoyens européens".
Celui-ci devra établir des mécanismes pour organiser le respect de la souveraineté de chacun, et prévoir que les juridictions européennes seront compétentes dans certains cas et les Britanniques dans d'autres.
"Nous devons faire ce qui est le plus utile, le plus pragmatique pour assurer notre sécurité collective", selon la Première ministre, qui s'exprimait devant un parterre de responsables européens.
Parlant avant Mme May, le ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel a voulu se montrer conciliant, relevant que le Royaume-Uni avait durant "des décennies contribué aux capacités (...) de l'Union européenne". "Nous devons essayer de garder des relations aussi resserrées et productives que possible après le Brexit".
Pas de 'guerre' contre Londres
"Le Royaume-Uni quitte l'UE, mais il ne quitte pas l'Europe et l'ordre libéral occidental", a-t-il insisté.
Le Premier ministre français Edouard Philippe a aussi dit compter sur "la communauté d'intérêt" pour maintenir le lien avec le Royaume-Uni et développer l'Europe de la Défense.
S'exprimant aussi à Munich, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker n'a pas commenté le discours de Mme May, répétant que les Européens n'étaient pas "en guerre" contre Londres et qu'ils souhaitaient conserver "ce pont de sécurité, cette alliance sécuritaire" avec les Britanniques.
Mais "je ne veux pas qu'on jette dans une seule casserole les questions de politique de sécurité et les questions commerciales", a-t-il mis en garde, alors que Mme May a été critiquée par le passé pour avoir semblé vouloir lier la coopération sécuritaire, domaine où Londres joue un rôle crucial en Europe, et un accord commercial privilégié avec l'UE.
Les pourparlers entre Britanniques et Européens semblent actuellement dans une impasse, le Royaume-uni n'ayant toujours pas défini sa position sur les futures relations commerciales et n'est pas non plus d'accord sur les modalités de la période de transition qu'il a réclamée après le Brexit, prévu le 29 mars 2019.
Selon Mme May, maintenir un partenariat sécuritaire très rapproché entre l'UE et le Royaume-Uni en tant que pays tiers marquerait une première ambitieuse.
'Réelle créativité'
"Il y a déjà dans d'autres domaines, comme le commerce, des relations stratégiques entre l'UE et des pays tiers", a dit Mme May, "et il n'y a aucune raison juridique ou opérationnelle qui empêcherait un accord dans le domaine de la sécurité intérieure".
Elle a relevé que la fin d'une participation britannique au mandat d'arrêt européen et à Europol handicaperait grandement l'efficacité de la lutte européenne contre le terrorisme, la criminalité organisée ou la cybercriminalité.
Selon elle, un Brexit sans accord sur ces sujets mettrait aussi fin aux systèmes d'échanges d'information existants, notamment dans le cadre d'Europol.
La dirigeante conservatrice, en difficulté dans son propre pays du fait de l'opposition entre tenants d'un Brexit dur et les partisans de plus de souplesse, a plaidé pour que les dirigeants des deux parties fassent preuve "de volonté politique" et d'une "réelle créativité".
Elle a promis enfin que Londres respecterait toutes les sanctions internationales adoptées alors qu'elle était membre de l'UE, et pourrait toujours, si nécessaire, participer à des opérations européennes sur des théâtres extérieurs.
Vendredi, les directeurs des services de renseignement extérieur britanniques (MI6), français (DGSE) et allemands (BND) s'étaient affichés ensemble, fait rare, pour assurer que "même après la sortie du Royaume-Uni de l'UE, une coopération étroite ainsi que le partage de renseignements entre les Etats devront se poursuivre" sur le terrorisme, l'immigration clandestine ou encore les cyberattaques.
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