Ce devait être enfin l'heure de gloire du Français, qui a si souvent joué placé mais rarement pu monter sur un podium sur le plan individuel. Mais le natif de Sallanches (Haute-Savoie) a manqué le coche et la médaille pour 4 malheureuses secondes qui font toute la différence.
Manificat le sait: une chance comparable ne se reproduira plus dans sa carrière. A 31 ans, il n'aura plus l'occasion de revivre des JO avec un tel potentiel.
Trois ans après sa seule grande performance personnelle (médaille d'argent aux Mondiaux-2015), il avait débarqué en Corée du Sud avec le statut d'homme à battre sur le 15 km libre. En tête de la Coupe de monde de distance, il avait coché ce rendez-vous comme celui à ne pas rater. Mais son rêve s'est soudainement envolé alors qu'il a fait partie des trois meilleurs temps de la course durant près de 13 km. D'une cruauté absolue.
Manificat a craqué sur le final et s'est écroulé en pleurs sur l'aire d'arrivée. Plusieurs minutes après, il n'était toujours pas remis de ses émotions, comme l'ensemble du clan français.
"On savait que ça allait être serré. On fait ça toute l'année et ça se joue à des broutilles de secondes. Cela n'a pas tourné dans le bon sens. Je n'arrive pas à m'en remettre. Je voulais tellement la ramener pour le ski de fond français. J'aurais dû le faire", a-t-il déclaré les yeux rougis, conscient d'avoir laissé échapper l'opportunité de sa vie.
'Un sport de merde'
Après sa 5e place sur le skiathlon, la malédiction n'en finit pas de poursuivre le Français, qui ne rejoindra donc pas dans les annales Roddy Darragon, seul médaillé tricolore en individuel aux JO en ski de fond, qui avait pris l'argent sur le sprint libre à Turin en 2006.
"La fin de course était vraiment dure, a-t-il également expliqué. Je n'y arrivais pas. J'ai tout mis, mais ça ne voulait pas répondre. Il ne fallait pas que ça arrive aujourd'hui. C'est un sport de merde pour reprendre l'expression de Martin (Fourcade, ndlr). C'est dur."
Il faudra maintenant se remobiliser dimanche pour le relais, en bronze il y a quatre ans à Sotchi, mais vu sa détresse et celle de toute l'équipe de France, la tâche s'annonce délicate.
"C'est triste, a ainsi estimé l'entraîneur des Bleus François Faivre. C'est terrible parce que c'est beaucoup d'investissement, du staff et des athlètes. Il faut d'ores et déjà se tourner vers le relais. A la lumière de la déception d'aujourd'hui, il faut absolument basculer sur autre chose pour évacuer la déception et la frustration."
Loin du spleen des Bleus et de Manificat, Dario Cologna, qui a devancé le Norvégien Simen Hegstad Krüger (+18.3), vainqueur du skiathlon, et le Russe sous bannière olympique Denis Spitsov (+23.0), a lui pu savourer un quatrième sacre qui confirme sa place parmi les plus grands fondeurs de l'Histoire.
A 31 ans, il ajoute un laurier de plus à son exceptionnel palmarès qui compte aussi quatre succès au classement général de la Coupe du monde et un titre de champion du monde. Manificat est tombé sur du très lourd mais pas sûr que cela suffise à le réconforter.
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