Commencés le 10 janvier, ils se terminent mardi.
Début février, la Fédération française du prêt-à-porter féminin (FFPAPF) avait averti que les premiers chiffres dont elle disposait démontraient des achats en "perte de vitesse".
"Au cours des trois premières semaines des soldes d'hiver 2018, la consommation habillement/textile enregistre une baisse de 4% par rapport à la même période de 2017", avait-elle affirmé.
Des baisses que confirme à l'heure du bilan le délégué général de la Fédération du commerce spécialisé (Procos), Emmanuel Le Roch: "nos adhérents ont affiché des pertes de 3,5% en moyenne en janvier".
C'est certes "un peu moins pire" qu'en 2017, quand les soldes avaient affiché un repli de 6,2%, mais c'est quand même "décevant".
Ce chiffre reflète cependant deux réalités bien différentes, a-t-il expliqué à l'AFP: si le secteur de l'équipement de la personne chute (-7,7%), celui de l'équipement de la maison connaît une embellie (+4,5%).
"Nous constatons plus d'appétence chez les consommateurs pour tout ce qui est décoration, hifi et électroménager tandis que le secteur textile subit un effet de saturation", souligne M. Le Roch.
Baisse de fréquentation
La chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Paris et d'Ile-de-France, qui a interrogé 300 commerçants franciliens, évoque elle aussi des soldes "décevants après une saison automne/hiver bien médiocre".
Ainsi, "66% des commerçants n'ont réalisé à cette occasion qu'un chiffre d'affaires au mieux supérieur de 20% à un mois normal, et 24% n'ont fait aucun gain de chiffre d'affaires", selon son communiqué.
Plus inquiétant note la CCI, qui s'est appuyée sur une étude du Centre régional d'observation du commerce, de l'industrie et des services (CROCIS), "pour 59% des commerçants, ce résultat est inférieur à celui des soldes de l'hiver dernier".
Pour 44% des commerçants interrogés par la CCI francilienne, "ces mauvais résultats sont d'abord dus à la baisse de la fréquentation".
"La faute de la crise, la météo pluvieuse, et surtout internet qui nous fait beaucoup de tort", commente ainsi un responsable de magasin, interrogé par le CROCIS.
Pour la FFPAPF, si les soldes d'hiver perdent de leur attractivité, c'est aussi parce que "de nombreux commerçants ont jugé que le Black Friday/Cyber Monday (24-27 novembre) et les promotions/ventes privées réalisées en 2017 ont contribué à limiter l'intérêt des consommateurs pour les soldes réglementés".
Soldes démodés
Les commerçants interrogés par le CROCIS déplorent l'effet "désastreux" de cette surenchère de promotions sur le consommateur, qui "démodent les soldes": pour 67% d'entre eux, "les soldes ne sont donc plus un événement pour les clients (+5 points par rapport à l'hiver dernier)", affirme la CCI d'Ile-de-France.
Même si "65% des commerçants interrogés disent d'ailleurs avoir eux-mêmes pratiqué des ventes privées ou des promotions avant les soldes (+6 points par rapport à 2017)".
Chez Procos, on dit la même chose: le tunnel commercial parti du Black Friday pour se terminer aux soldes d'hiver est "très très long".
"La troisième semaine de soldes est devenue très très difficile" pour les commerçants, relève auprès de l'AFP M. Le Roch, pour qui la décision du gouvernement de raccourcir les soldes de six à quatre semaines, qui sera effective en 2019, "ne fait pas de doute".
Selon l'étude du CROCIS, 86% des commerçants s'y déclarent favorables.
Un faux débat pour le président de la FFPAPF, Pierre-François Le Louët, pour qui le "vrai" est "idéologique: doit-on favoriser les commerces indépendants de centre-ville ou les grandes enseignes de la distribution?
M. Le Roch confirme: l'enjeu derrière tout ça, c'est "comment on ramène les gens en centre-ville", un sujet global qui pour l'instant n'en est qu'à ses prémisses.
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