On peut être porte-drapeau d'un pays, triple champion olympique, onze fois champion du monde et casser son jouet comme un enfant: en commettant deux fautes aux deux derniers tirs, Martin Fourcade a saccagé un chef d'oeuvre, du moins ce qui semblait en être un.
15 secondes d'oubli durant lesquelles Fourcade, en tête avec virtuellement plus d'une minute d'avance, a cumulé deux pénalités d'une minute chacune pour abandonner ses rêves de gloire éternelle.
"Sport de merde... mais c'est pour ça qu'on l'aime tant !", a twitté Fourcade, skis à peine déchaussés, qui reste donc à hauteur de Jean-Claude Killy avec trois titres olympiques.
Pour la gloire éternelle, ce n'est peut-être que partie remise, car le Français a encore trois rendez-vous à honorer en Corée du Sud, à commencer par la mass-start dimanche, son épreuve favorite. Puis ce sera le tour des deux relais: le mixte le mardi 20, le masculin vendredi 23.
Et à 29 ans, Fourcade peut aussi envisager d'autres Jeux, s'il en a envie. Mais laisser passer ainsi le train de l'histoire fait mal...
C'est son adversaire de la saison, et de celles à venir, le Norvégien Johannes Boe, qui en a profité pour décrocher son premier titre olympique.
Vaultier superstar
En attendant, le clan français aura pu se réjouir du magistral, implacable, et indétrônable Pierre Vaultier.
Le snowboardeur a fait son entrée dans la confrérie des doubles champions olympiques en étant de nouveau sacré en snowboardcross, un immense exploit synonyme aussi de 6e médaille pour la France.
D'autant que le Français, balayé par la chute d'un autre en demi-finale, a cru son rêve s'évanouir: "Ca a été un coup de malchance balayé par un coup de chance. Tomber et se qualifier, c'est rare. Tomber, déchausser et se qualifier, c'est rarissime", a-t-il raconté après la course.
Tout en bleu-blanc-rouge, Vaultier le stratège n'a ensuite laissé personne en finale s'approcher de son trône et a apporté au clan français un coin du ciel bleu qui s'est enfin installé sur les JO-2018 après des jours de tourments météorologiques.
Le snowboardeur de 30 ans apporte à la France sa 3e médaille d'or, après Perrine Laffont en ski de bosses et Martin Fourcade sur la poursuite de biathlon.
Un titre qui a fait du bien à la délégation tricolore, après également la déception du slalom géant, enfin disputé jeudi après trois jours de report.
L'espoir s'était envolé dès la première manche pour Tessa Worley, championne du monde en titre de la discipline, reléguée à près d'une seconde et demie des meilleures.
A l'orgueil, la cheffe de file de l'alpin féminin a produit une 2e manche de bien meilleure facture pour terminer 7e.
"Je passe à côté d'un rêve", a reconnu Worley.
L'Américaine Mikaela Shiffrin a elle mis à profit la course pour décrocher le 2e titre olympique de sa carrière - peut-être le début d'une moisson qui pourrait se poursuivre dès vendredi, sur le slalom dont elle est la grande favorite.
Doublé norvégien
La skieuse du Colorado avait déjà écrit l'histoire en 2014 à Sotchi en devenant la plus jeune championne olympique de slalom.
A l'autre bout de l'échiquier du temps, Aksel Lund Svindal a croqué le chronomètre pour enfin offrir aux "Attacking Vikings", la Norvège, le titre olympique de descente.
A 35 ans, Svindal est devenu par la même occasion le plus vieux champion olympique de l'histoire du ski alpin.
Mieux encore pour les Norvégiens, son compatriote Kjetil Jansrud a pris l'argent, à 12 centièmes, juste devant l'autre favori le Suisse Beat Feuz, à 18 centièmes.
"C'est une grande émotion. Je n'arrive pas y croire, faire mieux que Kjetil Aamodt (argent en 1994) et Lasse Kjus (argent en 1998 et 2002). C'est un jour aussi particulier avec ce doublé", s'est réjoui Svindal, deuxième de la descente olympique en 2010 à Vancouver.
Pas de miracle pour les Français, dont le meilleur représentant est Brice Roger, 8e à 1 sec 14/100e de Svindal.
Malgré les promesses entrevues sur le programme court (6e), Vanessa James et Morgan Ciprès ont terminé cinquièmes de l'épreuve de couples en patinage artistique, à l'issue du libre.
C'est pourtant un... Français, mais naturalisé allemand en 2017, qui a pris l'or: Bruno Massot, qui avec sa partenaire d'origine ukrainienne Aljona Savchenko, ont devancé sur le fil les favoris chinois et russes sous bannière olympique.
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