"Je suis concentré sur mon travail de ministre et rien ne me fera dévier", a assuré jeudi M. Darmanin à l'AFP, en marge d'une conférence sur la dépense publique organisée par la Fondation Concorde.
Le ministre de l'Action et des Comptes publics, déjà visé par une enquête pour viol, fait désormais l'objet d'une enquête pour abus de faiblesse après la plainte déposée par une femme mardi à Paris. Il a dénoncé "une nouvelle calomnie", assurant dans La Voix du Nord n'avoir "rien à (se) reprocher".
Edouard Philippe a appelé mercredi à respecter "la parole du plaignant comme la présomption d'innocence", réaffirmant "la même" position selon laquelle un ministre peut rester au gouvernement tant qu'il n'est pas mis en examen.
Lors de la révélation de la première plainte visant M. Darmanin, fin janvier, le Premier ministre et Emmanuel Macron avaient affiché leur soutien au jeune ministre issu de LR. Matignon avait alors fait savoir que M. Darmanin avait "toute la confiance" du Premier ministre.
Interrogé sur franceinfo jeudi, le député LREM Gabriel Attal a cependant refusé de voir une évolution de la position de l'exécutif: "Je pense que si le Premier ministre ne faisait plus confiance à Gérald Darmanin, Gérald Darmanin ne serait plus ministre ce matin", a-t-il dit.
"Je suis très heureux d'avoir de nouveau la confiance de M. le Premier ministre et du gouvernement", a d'ailleurs affirmé l'intéressé jeudi matin à l'AFP.
Les ministres "sont au travail"
Cette nouvelle procédure contre M. Darmanin a été rendue publique moins d'une semaine après l'offensive de Nicolas Hulot pour se défendre contre des rumeurs de harcèlement sexuel. Là encore, l'exécutif avait écarté toute démission du ministre de la Transition écologique, en l'absence de mise en examen.
"Est-ce que ça vient perturber le débat public ? Evidemment oui", a reconnu Gabriel Attal. Mais selon lui, "la question c'est +est-ce que les ministres peuvent agir ?+, la réponse est oui, ils agissent, ils sont au travail".
Porte-parole du groupe LREM à l'Assemblée, Aurore Bergé a éludé sur France 2 une question sur sa confiance envers M. Darmanin: "je ne m'exprime pas sur des affaires en cours".
Le parti Les Républicains (LR) a réitéré mercredi son appel à la démission de M. Darmanin, "considérant que son maintien au gouvernement dans le contexte non plus d'une, mais de deux affaires qui le concernent apporte du discrédit et de la gêne dans son action ministérielle".
Pour Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, "il faut évidemment respecter la parole des plaignantes, et des douleurs qui peuvent être révélées dans le cadre de ces mises en cause, mais elles ne valent pas mise en examen". "Donc la règle elle est simple: c'est le droit, rien que le droit", a-t-il poursuivi jeudi sur Sud Radio pour justifier le maintien de M. Darmanin au gouvernement.
"S'il est mis en examen, la règle sera appliquée comme elle l'a toujours été", a-t-il ajouté.
"Quand on est un gouvernement qui se veut exemplaire, et qu'on l'a été sur la question de François Bayrou, Richard Ferrand, Sylvie Goulard, Marielle de Sarnez, il faut que dans le cas des plaintes pour abus sexuel il ait la même attitude", a pour sa part considéré le patron des députés Nouvelle Gauche Olivier Faure.
Rappelant qu'on est sur des faits présumés "extrêmement graves", l'ex ministre PS Stéphane Le Foll a jugé lui que "c'est un problème politique à partir du moment où on passe du soupçon ou de la plainte, de la dénonciation, à quelque chose d'avéré".
Emmanuel Macron avait mis en garde mardi contre une "forme de République du soupçon" à propos des accusations d'agression sexuelle contre ses ministres, avant que la seconde procédure visant M. Darmanin ne soit révélée.
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