De nombreuses célébrités, y compris dans le milieu du cinéma, sont tombées en disgrâce ces dernières semaines dans la foulée de l'affaire Weinstein, qui a explosé en octobre lorsque plusieurs femmes ont accusé le tout-puissant producteur hollywoodien d'actes allant du harcèlement sexuel au viol.
Alors que le milieu du 7e art est secoué depuis des mois par ces révélations, la Berlinale va tenter de trouver un juste équilibre entre glamour et réflexions sur l'avenir.
Les organisateurs ont promis de promouvoir la diversité bien que seulement quatre des films en compétition aient été réalisés par des femmes. Ils ont indiqué avoir écarté plusieurs cinéastes accusés d'abus sexuels.
Une actrice sud-coréenne, qui refuse d'être nommée, a cependant critiqué le festival pour avoir invité le réalisateur Kim Ki-Duk et son film "Human, Space, Time and Human". Elle a accusé ce dernier de l'avoir giflée et forcée à tourner des scènes de sexe improvisées alors qu'elle travaillait sur un de ses films.
Les organisateurs ont dit "attendre des informations détaillées".
"La Berlinale condamne et s'oppose évidemment à toute forme de violence et de comportement sexuel inapproprié", a souligné Dieter Kosslick, son directeur, avant le début du marathon cinématographique.
Pendant 11 jours, quelque 400 films vont être diffusés dans le cadre du premier grand festival de cinéma de l'année en Europe, avant Cannes et Venise, et le seul à être ouvert au public.
Le premier événement sera la présentation du dernier Wes Anderson, le cinéaste américain de "Grand Budapest Hotel".
Pour sa deuxième incursion dans l'animation après "Fantastic Mr Fox" en 2009, il a réuni un parterre de célébrités qui fouleront le tapis rouge: Bryan Cranston, Bill Murray, Jeff Goldblum et Greta Gerwig, qui font les voix des chiens à l'honneur dans le film.
"L'île aux chiens" suit les aventures d'Atari, 12 ans, à la recherche de son fidèle compagnon Spots, mis en quarantaine sur une île au Japon en raison d'une épidémie de grippe canine.
19 films en lice pour l'Ours d'or
C'est la quatrième fois que le réalisateur est en lice pour l'Ours d'or, qui sera décerné le 24 février.
Le jury devra départager 19 films. Il est dirigé par le réalisateur allemand Tom Tykwer ("Cours, Lola, cours", "Le parfum, histoire d'un meurtrier") et composé notamment de l'actrice belge Cécile de France, de la productrice américaine de "Moonlight" Adele Romanski, du compositeur japonais Ryuichi Sakamoto ou encore de l'historien espagnol du cinéma Chema Prado.
Fidèle à sa tradition, la Berlinale accueillera des films d'auteur et de plus grosses productions.
Isabelle Huppert incarnera une femme fatale dans "Eva", un thriller psychologique de Benoît Jacquot, adapté d'un roman noir de James Hadley Chase. La France sera représentée une deuxième fois avec "La prière" de Cédric Kahn, sur d'anciens toxicomanes qui tentent de s'en sortir par l'ascèse.
Cette 68e édition sera également marquée par le retour de Gus Van Sant avec "T'inquiète pas, il n'ira pas loin à pied", où Joaquin Phoenix incarne un tétraplégique alcoolique.
Toujours amateur d'expérimentations, Steven Soderbergh, prétendument retiré du cinéma, viendra présenter "Unsane", un film entièrement tourné à l'aide d'un smartphone.
L'acteur Robert Pattinson, aux côtés de Mia Wasikowska, sera à l'affiche de "Damsel", de David et Nathan Zellner, présenté comme un western féministe.
La Berlinale traitera des attentats avec le film norvégien "U - 22 juillet" qui fait revivre le massacre perpétré en 2011 par le néo-nazi Anders Breivik sur la petite île d'Utoya.
Dans un autre registre, le festival permettra de découvrir les premiers pas derrière la caméra du Britannique Rupert Everett, avec "The Happy Prince", sur les derniers jours d'Oscar Wilde, et de son compatriote Idris Elba avec "Yardie", dans l'univers des vendeurs de drogue jamaïcains à Londres.
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