"On est en plein coeur du plateau des Millevaches, et on est une des trois stations du plateau associatives; et ici, c'est vraiment une station de ski éphémère, on ouvre quand il y a de la neige", résume Jouany Chatoux, le président de l'association gestionnaire des lieux.
Réchauffement climatique oblige, il n'avait pas pu ouvrir depuis trois ans, faute de neige. "C'est de plus en plus éphémère parce qu'avant on ouvrait pendant un mois, un mois et demi, maintenant c'est plutôt par période raccourcie en fait", dit-il.
Mais "cette année est faste", se félicite-t-il, "Elle a très bien commencé puisqu'on a pu ouvrir début décembre. Et puis là, on va faire quasiment deux semaines d'ouverture ce qui n'était pas arrivé depuis trois ou quatre ans".
A Pigerolles, pas de téléphériques ou de remontées mécaniques, mais quelques pistes de ski de fond qui s'égayent dans le parc régional.
"Nous le concept ici, c'est la liberté, y'a pas de contrainte. Le balisage il est au minimum. Il existe mais vous avez droit de vous perdre. Et j'ai même envie de dire, vous devez vous perdre, ça fait des souvenirs, voilà. Ici c'est la liberté, y'a pas de contrainte !", vante Jouany Chatoux.
En guise de station, sa ferme bio et la petite cantine qui l'accompagne marquent l'entrée des pistes, où 80% des usagers font du ski de fond pour la première fois.
'Station pirate'
Jouany, la quarantaine, est un enfant du pays. C'est l'instituteur qui a importé la discipline à la fin des années 70, se souvient-il. "M. Oudot voulait permettre aux enfants des milieux défavorisés de découvrir le ski. Il s'est débrouillé pour récupérer quelques paires de chaussures, des bâtons… Et c'est comme ça que pendant des années, des enfants de la DDASS sont venus apprendre le ski chez nous ".
Pendant dix ans, la station est restée informelle, "une vraie station pirate : une année les skis étaient au bistrot, la suivante ils étaient à l'école ou bien à la mairie ! Il fallait avoir l'info, et pourtant des gens sont venus, par le bouche à oreille".
Avec Facebook aujourd'hui, les skieurs sont toujours là. L'Ariégoise Marion, la trentaine et les joues rosies par le froid, a fait 400 km. "Ça faisait longtemps que l'on me vantait la perle du Limousin, ce plateau de Millevaches et sa nature préservée, j'ai décidé de venir deux jours. Et hier mon hôte m'a parlé de cette station étonnante, je ne pouvais pas manquer ça". Raquettes aux pieds et jumelles au cou, la jeune femme est venue observer les oiseaux.
A 15 euros la journée adulte et 10 le pass enfant, les tarifs sont compétitifs. Avec ses quatre pistes de 6 à 21 km, offrant un panorama peu commun sur la Creuse et la Corrèze toute proche, les vacanciers peuvent aussi découvrir les trésors de "Emergence bio", le collectif de paysans dont font partie Jouany et ses associés.
Maraîchage, volailles, viandes, ruches… tout est local et bio. "On peut difficilement faire circuit plus court", s'enthousiasme un père attablé autour de la plancha, venu pour la journée avec femme et enfants.
Au plus fort, la station a accueilli jusqu'à 2.000 skieurs en un week-end, quand elle a flirté avec les 600 le week-end dernier.
Depuis l'origine, elle fonctionne sans subvention, une fierté pour ces gaillards de l'association qui, grâce aux gains de la saison, ont prévu de s'équiper d'une remorque mobile et de chaussures supplémentaires pour répondre à la demande.
juc-pjl/dar
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