Prendre son maillot de bain, sa serviette et filer à la piscine la plus proche peut paraître anodin pour de nombreux habitants de l'agglomération rouennaise (Seine-Maritime). Mais pour d'autres, habitants de secteurs moins bien lotis, cela peut vite tourner à l'expédition périlleuse. L'exemple le plus marquant est celui du plateau Est de Rouen, où plus de 40 000 personnes sont privées de piscine depuis 2008 et la fermeture de celle de Bonsecours. Pour ces gens, il faut alors descendre jusque sur Rouen, viser les intercommunalités voisines... ou tout simplement arrêter d'aller à la piscine.
Évidemment, les piscines représentent un coût important pour les communes, tant pour le fonctionnement que les investissements. Mais la gestion de ces équipements n'a pas évolué à Rouen, alors que la question revient régulièrement sur la table et que d'autres agglomérations ont fait le pari de centraliser la gestion des piscines pour mutualiser des moyens et lisser les prix pour les usagers.
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Pour Frédéric Sanchez, président de la Métropole Rouen Normandie, si son territoire n'a pas suivi ce mouvement, c'est simplement parce que les élus locaux souhaitent conserver la gouvernance de leurs équipements : "La Métropole a les compétences que les conseils municipaux veulent lui transférer. Dans ce cas, les communes veulent garder le contrôle sur la politique tarifaire comme pour les bibliothèques ou les cantines."
Tous les dossiers sont-ils traités équitablement ?
Le droit de décider eux-mêmes, certains élus ne se privent pas pour l'exercer. C'est par exemple le cas de Gilbert Renard, maire de Bois-Guillaume, qui a annoncé mercredi 31 janvier 2018 la décision de sa commune de ne pas se lancer dans la rénovation de la piscine Transat. L'équipement géré en partenariat avec Bihorel, fermé en août 2016, "demanderait plus de 4 millions d'euros de travaux". Pour des raisons financières, l'élu préférerait créer un équipement neuf et répondant aux normes actuelles, même si celui-ci couterait près de deux fois plus cher à la construction.
Mais dans ce dossier, Gilbert Renard dénonce des décisions arbitraires de la part de la Métropole : "Il faudrait une politique claire sur les piscines, qui soit la même pour tout le monde." Dans son viseur, le Fonds d'aide aux grands investissements pour les piscines (Fagip) qui est accessible aux piscines communales et pas aux équipements intercommunaux. Ce qui fait grincer les dents de Gilbert Renard, qui explique que même si sa piscine était communale, "près de 80% des utilisateurs viennent d'autres villes".
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Ce Fagip, critiqué par certains, fait pourtant le bonheur d'autres élus. C'est par exemple le cas de Dominique Gambier, maire de Déville-lès-Rouen, qui pense pouvoir financer sa nouvelle piscine "à hauteur de 80%" grâce aux diverses subventions des collectivités locales. Sur le plateau Est, ce dispositif pourrait ne pas être utilisable puisque huit communes travaillent ensemble sur un projet commun. Avec ou sans soutien de la Métropole, les habitants se satisferont quand même de pouvoir goûter à nouveau aux joies des grands bassins et des pataugeoires.
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