Que s'est-il passé dans la nuit de dimanche à lundi dans les rues d'Edimbourg, où ils avaient été autorisés à sortir par le sélectionneur Jacques Brunel?
Dans un communiqué, la police écossaise, qui a empêché l'avion du XV de France de décoller pour pouvoir interroger certains joueurs, a indiqué qu'elle les avait entendus comme simples témoins potentiels à la suite d'informations sur une agression sexuelle dans le centre d'Edimbourg.
Mais a conclu après investigation qu'"aucun crime" n'avait "été commis" et précisé qu'elle n'avait eu vent d'aucune bagarre impliquant les joueurs, comme évoqué par plusieurs médias français.
A la mi-journée, après la publication d'informations en ce sens, la Fédération française de rugby (FFR) avait confirmé de son côté dans un tweet que "certains joueurs (étaient) entendus par les autorités écossaises", sans donner plus de détails.
L'avion du XV de France, qui devait initialement décoller à 11H00 (12h00 françaises), a fini par s'envoler pour Paris-Orly à 13H00 locales (14H00 françaises) avec deux heures de retard, selon l'aéroport.
Il s'est posé sur le tarmac d'Orly vers 15h45 françaises. Six joueurs manquaient à l'appel, selon le décompte effectué par l'AFP, ainsi que le numéro 2 de la Fédération Serge Simon: Anthony Belleau (Toulon), Jonathan Danty (Stade Français), Yacouba Camara (Montpellier), Félix Lambey (Lyon), Louis Picamoles (Montpellier) et Rémi Lamerat (Clermont).
Seul l'arrière Geoffrey Palis s'est exprimé, indiquant simplement et brièvement à l'AFP que des joueurs étaient "restés" en Ecosse, sans préciser lesquels.
'C'est pas méchant'
Alors qu'il attendait le décollage, dans l'avion transportant l'équipe, le président de la FFR, Bernard Laporte, avait auparavant assuré au micro d'Europe 1 que ce n'était "pas méchant".
"On sait pas du tout ce qu'il y a eu, ils sont entendus comme témoin sur un truc", a-t-il dit. Avant d'ajouter: "on va pas passer la journée là".
Innes Bolt, la directrice du bar Tigerlily et de la discothèque Lulu, a indiqué dans un communiqué que des joueurs français et écossais s'étaient rendus après la rencontre dans ces deux établissements du centre d'Edimbourg, où ils ont fait preuve de "bon esprit et se sont bien comportés".
"Aucun incident n'a été rapporté à la sécurité et à la direction de ces deux établissements. Et la police n'a pas demandé à interroger le personnel" a-t-elle ajouté.
Le XV de France, incapable de gagner depuis près d'un an, et le rugby français, empêtré dans les soupçons de conflit d'intérêt pesant sur Bernard Laporte, se seraient néanmoins bien passés de cette (mauvaise) publicité au lendemain d'une nouvelle défaite face au XV du Chardon à Murrayfield.
Car les sélectionneurs se suivent mais les victoires se font toujours attendre (huit test-matches sans succès dont sept défaites désormais) pour les Bleus, dont le dernier succès remonte au 18 mars 2017 face au Pays de Galles (20-18).
Eviter la Cuillère de bois
Et les discours se ressemblent. "On a montré qu'on pouvait rivaliser (...) il manque un petit quelque chose, mais je pense qu'on n'est pas très loin", a déclaré dimanche Jacques Brunel, des mots si souvent prononcés par son prédécesseur Guy Novès, limogé juste après Noël par Laporte.
Comme sous l'essentiel du mandat de Novès (janvier 2016-décembre 2017), hormis en juin et novembre derniers, les Bleus de Brunel, ancien adjoint de Laporte du temps ou celui-ci était sélectionneur, ont manqué de constance à Edimbourg.
Et c'est un véritable "match de la peur" qui se profile le 23 février face à l'Italie à Marseille, où les Bleus chercheront avant tout à éviter la Cuillère de bois avant deux dernières rencontres extrêmement périlleuses contre l'Angleterre (10 mars) et au pays de Galles (17 mars).
"C'est le match de la mort. Il va falloir qu'on montre des choses offensivement comme on l'a fait (dimanche) et surtout qu'on soit discipliné", a prévenu le centre Geoffrey Doumayrou.
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