"Le secret de Laurence (lesecretdelaurence.com) est un jeu pédagogique qui démontre qu'il est facile de passer à côté de l'addiction d'un proche", explique à l'AFP le professeur Michel Reynaud, président du Fonds Actions Addictions, initiateur du portail addictaide.fr.
Ce site, qui centralise tous les moyens de s'informer et de se faire aider en matière d'addictions (alcool, tabac, jeux, héroïne...), dévoile lundi la solution à l'énigme dans le cadre d'une opération de sensibilisation et d'information relayée sur les réseaux sociaux.
Le portail propose une autoévaluation pour la personne touchée et fournit aux proches (section "la maison des familles") des informations sur les stratégies à adopter, un annuaire des professionnels de santé et des numéros des aides téléphoniques.
"La sensibilisation et l'information sont d'autant plus importantes que l'on peut, hélas, prédire une épidémie d'alcoolisme dans les dix ans qui viennent avec la banalisation des ivresses et des alcoolisations massives chez les jeunes femmes", assure ce spécialiste.
En 2016, la plateforme addictaide avait lancée dans le même esprit l'opération "Louise Delage : like my addiction", personnage fictif photogénique qui postait sur Instagram des photos de ses excès alcooliques sans que ceux qui appréciaient ces images ne voient son problème.
Le jeu lesecretdelaurence a été réalisé sur le modèle des jeux d'évasion (#Escapegame) grâce au mécénat de l'agence publicitaire BETC.
Laurence Cottet, ancien cadre d'un grand groupe du BTP, qui a perdu son mari à 35 ans, est réelle.
Dans l'appartement reconstitué qu'elle habitait, se trouvaient divers indices: laisser-aller général avec meubles cassés non remplacés, tapis taché de rouge (vin), miroirs brisés, frigo avec de la nourriture périmée et jus d'orange dissimulant de la vodka ainsi, entre autres, que des factures impayées, des post-it et de l'argent liquide.
"Je prenais beaucoup d'argent liquide (2 à 3.000 euros) pour pouvoir acheter de l'alcool quand j'oubliais mon code de carte bleue", raconte Laurence.
"J'ai basculé entre 36 et 48 ans" dit-elle en évoquant les nombreux pots au travail. Un jour, en 2009, elle s'effondre ivre à une réception de 650 personnes dans son entreprise. L'incident l'a sauvée : "je n'avais plus à me cacher". "48 heures après" elle se faisait prendre en charge et ne boit plus "depuis 9 ans".
Pendant plus d'une dizaine d'années, son entourage professionnel, amical et familial n'a pas su, puis n'a rien fait: ce qui se passe dans la majorité des cas, souligne le Pr Reynaud. "Donc il faut agir au plus tôt".
En France sur 5 millions de personnes ayant des problèmes avec l'alcool, 1,5 million sont des femmes. Parmi ces dernières, entre 500.000 et 800.000 souffrent d'une dépendance à l'alcool, relève-t-il.
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