Le record de 3 titres aux Jeux d'hiver détenu par Jean-Claude Killy attendra donc avant d'être égalé. Un échec cruel pour le porte-drapeau de la délégation française, star annoncée de Pyeongchang mais qui a pris un départ catastrophique dans cette quinzaine olympique.
Le sextuple tenant de la Coupe du monde espérait sans doute un meilleur démarrage alors qu'il ambitionne d'ajouter une ou plusieurs médailles d'or aux deux raflées à Sotchi en 2014. Mais avec trois erreurs au tir couché, il ne pouvait pas rêver à grand-chose et il a dû laisser le beau rôle à Peiffer, sacré pour la première fois aux JO à 30 ans et qui s'est imposé avec un sans-faute à la carabine devant le Tchèque Michal Krcmar et l'Italien Dominik Windisch.
Au lendemain de la victoire de Laura Dahlmeier chez les dames, voilà l'Allemagne avec deux médailles d'or en deux courses de biathlon.
'Grosse déception et grosse incompréhension'
Le record de Killy est peut-être juste remis à plus tard pour Fourcade encore aligné sur 5 autres épreuves d'ici le terme des JO (poursuite, Individuel, mass start, relais, relais mixte). Avec 22 secondes de retard sur Peiffer, le Français reste dans le coup pour la poursuite (lundi), dont il est tenant du titre, lui qui aime tant être dans la position du chasseur.
Mais en tant que tête de gondole des sports d'hiver français et porte-drapeau, il aurait préféré se parer d'or d'entrée pour donner le ton à toute la "Team France". Son orgueil de champion atteint, reste à savoir comment il réagira dans les prochains jours.
"Ce qui s'est passé? Je ne sais pas, je ne comprends pas, s'est lamenté le Français de 29 ans à l'arrivée. C'est une grosse déception et une grosse incompréhension aussi. Parce que j'avais préparé idéalement cette course olympique. Aujourd'hui, j'étais prêt et ça ne bascule pas de mon côté. J'avais abordé idéalement cette course en chassant les pensées parasites, le stress, qui est forcément présent à l'approche d'un grand évènement. Ce n'est pas la fin du monde mais c'est une chance énorme qui est partie et qui ne se représentera pas."
Il pourra toujours se consoler en se disant qu'il avait aussi commencé timidement à Sotchi (6e du sprint) avant de monter à deux reprises sur la plus haute marche du podium.
Comme un heureux présage, la sono du site de biathlon à Pyeongchang avait pourtant craché dix minutes avant le début de la course le fameux "I will survive" de Gloria Gaynor, l'hymne des Bleus vainqueurs de la Coupe du monde de football en 1998. Peine perdue: rien n'a fonctionné au pire moment pour Fourcade, qui restait sur une fabuleuse série de 18 podiums d'affilée en Coupe du monde.
Boe encore pire que Fourcade
Franck Badiou, l'entraîneur de tir des Bleus a lui aussi évoqué "une déception" mais expliqué que les tirs de Fourcade n'avaient "tenu qu'à un ou deux millimètres pour chaque balle".
"Il y a peut-être eu un flot d'émotions, ça peut lui arriver aussi. Il voulait profiter de ces JO, prendre les courses sans se tordre l'estomac. Mais peut-être qu'il aura besoin d'aller un peu dans ses retranchements pour faire ce qu'il a envie d'y faire", a ajouté le technicien.
L'autre grand battu du jour se nomme Johannes Boe. Le rival de Fourcade cette saison, victorieux de 8 des 15 courses disputées en Coupe du monde, est lui aussi passé à la trappe avec 4 erreurs à la carabine et une piètre 31e place. Mais pas sûr que les déboires du Norvégien redonnent le sourire au Pyrénéen.
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