"Je le trouve irresponsable, cet article. Quand j'entends sur un plateau de télévision l'une des auteurs dire solennellement qu'elle appelle les femmes victimes de viol, +par lui ou un autre+, à contacter la presse, je trouve cela abject", écrit Mme Schiappa dans les colonnes du JDD.
"Cet appel est irresponsable pour les hommes accusés, peut-être innocents mais condamnés a priori par des articles, et pire: c'est irresponsable pour les réelles victimes de viols", qui doivent ainsi "supporter la médiatisation à l'extrême, le déballage de leur vie intime dans les journaux", dénonce Mme Schiappa.
La secrétaire d'État considère que "parler d'une agression sexuelle pour la première fois doit pouvoir se faire dans un cadre sécurisé, pour le bien de la victime, auprès de personnes formées ou empathiques qui n'ont aucun intérêt personnel à l'orienter vers tel ou tel point". "De surcroît, comme je l'ai toujours dit, la justice se rend dans les tribunaux, pas les médias", ajoute-t-elle.
"Je ne sais pas quelle cause sert" le magazine Ebdo, "mais ce n'est ni la crédibilité de la parole des femmes, ni la lutte contre les violences sexistes et sexuelles", estime-t-elle.
La secrétaire d'État assure par ailleurs n'avoir pas été "contrainte au silence" ces derniers jours sur cette affaire, mais rappelle que le Premier ministre a "parlé au nom de tout le gouvernement en étant très clair: le gouvernement fait confiance à Nicolas Hulot".
"Contrairement à ce qui est sous-entendu, je ne m'exprime pas publiquement sur +tous+ les sujets (...) Vous ne m'avez par exemple pas entendue prononcer un seul mot sur les accusations de viols de responsables politiques socialistes. Pour une raison simple: je crois que le viol est une affaire trop grave pour être instrumentalisée politiquement", déclare Mme Schiappa.
Ebdo a publié vendredi un article sur des accusations de violences sexuelles à l'encontre du ministre de la Transition écologique. L'auteure de la plainte pour viol contre M. Hulot, petite-fille de François Mitterrand, a regretté sa médiatisation. Dès jeudi, avant la sortie en kiosque du magazine, M. Hulot s'était défendu de rumeurs "ignominieuses" et le Premier ministre Édouard Philippe l'avait assuré de son "soutien".
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