Moon Jae-in a accueilli Kim Yo Jong, première membre de la dynastie régnant au Nord à fouler le sol du grand rival depuis la fin de la guerre de Corée, à la Maison Bleue, la présidence sud-coréenne.
Kim Yong Nam, le plus haut dignitaire nord-coréen à s'être jamais rendu au Sud, était également de la partie.
Avant leurs entretiens officiels, M. Moon, tout sourire, a échangé des poignées de main avec chaque membre de la délégation nord-coréenne. Sur les images de la télévision, on pouvait voir que Yo Jong, dont les analystes s'attendent à ce qu'elle délivre un message personnel de son frère, portait un dossier bleu frappé d'un sceau.
Les spéculations vont bon train dans les médias sud-coréens sur le fait que Pyongyang pourrait inviter M. Moon à se rendre au Nord dans le courant de l'année.
Cette détente spectaculaire opérée à la faveur des jeux survient après deux années de tensions extrêmes sur la péninsule. Le Nord a effectué trois essais nucléaires - dont le dernier, son plus puissant, en septembre - et des dizaines de tirs de missiles, affirmant être en mesure d'envoyer une bombe atomique sur le territoire continental américain.
M. Kim et le président américain Donald Trump se sont lancés en outre dans une surenchère d'insultes personnelles et de menaces apocalyptiques.
'Etat nucléaire à part entière'
D'après certains analystes, le Nord cherche en participant aux "Jeux de la Paix" de Pyeongchang à obtenir un adoucissement des sanctions et à enfoncer un coin dans la relation entre Séoul et Washington.
Lors de la cérémonie d'ouverture des JO vendredi, M. Moon a serré la main de Kim Yo Jong comme celle de Kim Yong Nam, saluant les athlètes du Nord et du Sud qui entraient de concert dans l'arène derrière le drapeau de l'unification dépeignant une péninsule sans frontière.
Assis à la même tribune, le vice-président américain Mike Pence n'a eu aucune interaction avec la délégation nord-coréenne, selon les autorités américaines.
Lors de sa brève apparition à la réception qui s'était tenue auparavant en l'honneur des dirigeants, il n'a pas non plus serré la main de Kim Yong Nam. A la différence du Premier ministre japonais Shinzo Abe, dont le pays est également régulièrement menacé par Pyongyang.
"Nous sommes déterminés à nous assurer que même dans le contexte puissant et l'idéalisme des jeux Olympiques, le monde se rappelle de la vérité au sujet" du Nord, a déclaré M. Pence sur Twitter.
Il a également réitéré la position de l'administration Trump, à savoir que Washington prendra toute "action nécessaire à la défense de notre patrie", y compris avec l'option militaire.
Les Etats-Unis sont déterminés à obtenir la dénucléarisation de la Corée du Nord, alors que son dirigeant Kim Jong Un proclame que son pays est désormais un "Etat nucléaire à part entière".
'Famille royale'
Le vice-président n'a de cesse de répéter qu'en cas de rencontre avec un représentant nord-coréen, c'est un message de fermeté qu'il ferait passer.
Ce qui tranche singulièrement avec les deux types de kimchi proposés à déjeuner à la Maison Bleue lors d'un repas arrosé de soju, l'alcool de riz traditionnel, selon un porte-parole: la version nord-coréenne de ce plat omniprésent sur la péninsule divisée, moins relevée, et la version sud-coréenne, plus épicée.
En Corée du Sud, une partie de l'opposition accuse le président Moon de faire trop de concessions à Pyongyang et le Nord de prendre les JO en "otage".
De fait, la venue des Nord-Coréens domine les unes des médias. Et tous les regards se portent sur Yo Jong, qui a connu une ascension fulgurante au sommet du pouvoir, jusqu'à intégrer en octobre le puissant politburo du parti unique au pouvoir.
D'après Duyeon Kim, analyste au Korean Peninsula Future Forum, elle a une attitude bien différente que celle qu'on lui connaît au Nord.
Là-bas, elle est pleine de révérence, a-t-elle dit sur Twitter. "Ici, elle projette un air de famille royale, le nez en l'air, un sourire léger qui dit qu'elle est supérieure au Sud, et du charme".
Le dernier membre de la famille de Kim Jong Un à être venu à Séoul était son grand-père, Kim Il Sung, le fondateur du régime, quand ses forces avaient conquis la capitale en 1950.
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