Après un bref répit, les bombardements ont visé plusieurs localités de la vaste région de la Ghouta orientale, proche de Damas et dans laquelle sont assiégés quelque 400.000 habitants dans de très mauvaises conditions, selon des correspondants de l'AFP.
Depuis lundi, des milliers de familles ont trouvé refuge dans des abris de fortune, alors que médecins et secouristes sont débordés par l'afflux des victimes avec des bilans quotidiens de dizaines de morts et de blessés, dont des femmes et des enfants.
Malgré ces violences dévastatrices, les membres du Conseil de sécurité de l'ONU n'ont pas réussi jeudi à appuyer l'appel à une trêve humanitaire réclamée par les agences de l'ONU pour permettre la livraison d'aides d'urgence.
Profitant d'un calme qui n'aura duré que quelques heures, des habitants à Douma et Hammouriyé sont sortis de chez eux pour nettoyer les gravats devant leurs maisons ou leurs magasins.
D'autres ont tenté de sauver leurs affaires au milieu des destructions. Et certains ont tenté de faire des provisions en achetant ce qu'ils ont pu trouvé dans les marchés locaux.
Soudain en milieu de matinée, des annonces dans les haut-parleurs des mosquées fusent pour mettre en garde contre des frappes: "un avion dans le ciel. Evacuez les rues".
Juste après, deux frappes visent la localité d'Arbine, où une vingtaine de civils ont péri la veille.
Depuis lundi, 229 civils dont 58 enfants ont péri dans le déluge de feu déversé par le régime sur la Ghouta orientale, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Des centaines d'autres ont été blessés. Jeudi, 75 civils ont péri dont trois ayant succombé à leurs blessures infligées mercredi.
'Catastrophe humanitaire'
Selon CARE International, les raids ont rendu difficile la mission des organisations locales, notamment l'accès aux personnes ayant le plus besoin de soins.
"Nos partenaires ont beaucoup de mal à se déplacer sur le terrain, alors comment pourraient-ils avoir accès aux personnes vulnérables?" s'est interrogée Joelle Bassoul, responsable de la communication pour la Syrie à l'ONG.
"S'il n'y a pas de cessez-le-feu, si tout cela n'est pas entendu, nous ne pouvons imaginer l'ampleur de la catastrophe humanitaire" à venir, a-t-elle averti.
La région de la Ghouta est censée faire partie de quatre zones dites de "désescalade" instaurées l'an dernier en vertu d'un accord entre les principaux acteurs internationaux pour réduire les combats et la violence dans le pays.
Mais les bombardements des derniers jours, qualifiés des plus violents depuis le début de la guerre par les habitants de l'enclave, ont poussé les organisations humanitaires à tirer la sonnette d'alarme.
Selon Save the Children, plus de 4.000 familles de la Ghouta orientale vivent désormais dans des caves et des bunkers. "Les enfants sont affamés, bombardés et piégés. Le siège signifie qu'ils n'ont nulle part pour fuir".
La guerre en Syrie a été déclenchée le 15 mars 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, avant de se complexifier avec l'implication de puissances étrangères et de groupes jihadistes sur un territoire morcelé.
- Différends américano-russes -
La multiplication des protagonistes, les divisions internationales et la montée en puissance des jihadistes ont miné les efforts pour un règlement du conflit qui a fait plus de 340.000 morts et jeté à la rue des millions de personnes.
Les Etats-Unis, hostiles au régime de Bachar al-Assad, et la Russie, allié indéfectible de M. Assad, ont de nouveau étalé leurs divergences, les premiers se disant en faveur d'une trêve humanitaire, la seconde la jugeant "pas réaliste".
Ils se sont par ailleurs affrontés sur un autre front, après que la coalition internationale menée par les Etats-Unis a affirmé avoir tué jeudi au moins 100 combattants prorégime dans l'est de la Syrie en riposte à une attaque contre ses alliés dans le combat antijihadistes.
Moscou a dénoncé des raids "criminels".
Les raids ont été menés dans la province de Deir Ezzor "en autodéfense", a affirmé Jim Mattis, ministre américain de la Défense.
Deux offensives distinctes contre les derniers combattants du groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Syrie ont lieu à Deir Ezzor: l'une menée par le régime et ses alliés et l'autre par une alliance arabo-kurde des Forces démocratiques syriennes (FDS) aidées de la coalition.
A LIRE AUSSI.
Combats meurtriers aux portes d'Idleb entre régime syrien et jihadistes
Près de 25 civils tués dans des bombardements près de Damas
Le groupe Etat islamique perd sa dernière ville en Syrie
Plus de 100 combattants pro-régime tués par la coalition en Syrie
L'EI poussé dans ses derniers retranchements en Syrie et en Irak
- alliance arabo-kurde des forces démocratiques
- ampleur de la catastrophe
- bachar al-assad
- catastrophe humanitaire
- damas
- deir ezzor
- déluge de feu
- dizaines de morts
- douma
- droits de l'homme
- Etats-Unis
- guerre en syrie
- La Défense
- ministre américain de la défense
- moscou
- règlement du conflit
- répression de manifestations prodémocratie
- russie
- Syrie
- victimes
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.