Dans l'après-midi, les manifestants se sont installés sur le périphérique, provoquant d'importants ralentissements. La semaine dernière, ils avaient déjà paralysé la Ville rose, quatrième agglomération de France et siège mondial d'Airbus.
"La colère monte quand les personnes n'ont plus d'avenir", a déclaré un céréalier s'exprimant sous couvert de l'anonymat près de Toulouse.
"Nous savons que la déclaration du ministre ne sera pas très bonne pour nous. Ça va s'envenimer. Les éleveurs n'ont plus rien à perdre. C'est un mouvement qui peut devenir violent. Ca ne fait que monter, je ne sais pas jusqu'où ça peut aller", a-t-il poursuivi.
En matinée, des agriculteurs en colère s'étaient positionnés sur l'autoroute A61 (entre Toulouse et Narbonne) à hauteur du village d'Avignonet-Lauragais (Haute-Garonne). Une vingtaine de tracteurs et de camions stationnaient sur la voie où deux feux de pneus et de palettes ont été allumés. Les rails de sécurité ont été démontés pour installer le barrage.
Ils ont également bloqué la voie de chemin de fer (entre Toulouse et Narbonne) passant à proximité. Des blocages ont aussi été mis en place sur les autres autoroutes menant à Toulouse.
"En zone défavorisée, nous avons des rendements inférieurs et des coûts supérieurs. Sans aide, c'est la désertification", a souligné Sophie Maniago, une des responsables de la FDSEA11 (Aude), agricultrice à Fonters-du-Razès.
'la mort des exploitations'
"Pour le moment, on est très motivés à ne rien lâcher. C'est la mort des exploitations, nous aurions des pertes entre 8.000 et 10.000 euros. Ce sont des territoires qui se referment, qui vont se désertifier, des villages qui vont mourir", a-t-elle ajouté.
La FRSEA et les Jeunes Agriculteurs de plusieurs départements du Sud-Ouest contestent depuis plusieurs jours le projet européen de redécoupage des zones défavorisées qui doit entrer en vigueur au printemps et pourrait amputer les revenus de nombreux exploitants.
Dans le Tarn-et-Garonne, épicentre de la colère, les manifestants bloquent les principaux axes routiers pour en faire un "département mort", ont constaté des journalistes de l'AFP.
"Les agriculteurs ayant bloqué les principaux ronds-points du département, il est très fortement conseillé de ne pas prendre son véhicule", a indiqué la préfecture. L'ensemble des services de transport scolaire a été annulé pour la journée de mercredi.
En Nouvelle-Aquitaine, le mouvement se concentre essentiellement sur le Lot-et-Garonne, avec depuis 10H00 environ 200 agriculteurs, de la Coordination rurale 47, déployés sur tout le département. Plusieurs barrages de ballots de paille, de pneus en feu, de tracteurs et de bennes agricoles ont été disposés aux entrées des villes d'Agen et de Marmande.
Dans l'Indre-et-Loire, autour de Tours, une cinquantaine d'éleveurs ont manifesté dans le centre-ville.
Le ministre Stéphane Travert doit réunir mercredi le groupe de travail national sur les zones défavorisées en vue de proposer à la mi-février une nouvelle carte.
Des délégations d'Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine, les deux régions les plus touchées, doivent aussi rencontrer le ministre mercredi après-midi à Paris, selon les syndicats.
"Il y a un sentiment d'injustice", a insisté Philippe Jougla, président de la FRSEA Occitanie, qui fait partie de la délégation se rendant au ministère. Selon lui, quelque 500 communes d'Occitanie pourraient sortir de la carte des zones agricoles défavorisées.
"Derrière les critères européens, il y a des marges de manoeuvre nationales", a-t-il souligné, précisant que le sud-ouest de la France était le "grand perdant" de la nouvelle carte alors que la Manche et l'Orne s'en sortent mieux.
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