Les tractations, en présence de la chancelière allemande et du chef du SPD Martin Schulz, ont débuté mardi dans la matinée, prévue pour être la dernière journée de négociations entamées début janvier.
Une issue devrait toutefois intervenir dans les prochaines heures, le parti de Mme Merkel, la CDU, ayant prévu pour la mi-journée des réunions de ses cadres pour débattre des conclusions des négociations. La chancelière doit en outre recevoir dans la journée son homologue italien Paolo Gentiloni.
Mme Merkel, rompue à l'exercice des discussions marathon après 12 ans aux commandes du pays, avait prévenu mardi matin que des "compromis difficiles" allaient être nécessaires.
Après vingt heures de discussions, ceux-ci n'étaient, semble-t-il, pas encore suffisants pour sortir l'Allemagne de l'imbroglio politique qui la prive de gouvernement depuis les législatives de septembre, des élections qui ont laissé le pays sans majorité évidente.
En cas d'échec de ces négociations, Angela Merkel, qui attend toujours de débuter son quatrième mandat, devra se résoudre à former un gouvernement minoritaire instable ou accepter l'organisation d'un nouveau scrutin à haut risque et qui pourrait surtout profiter à l'extrême droite.
SPD divisé
Les sociaux-démocrates sont très divisés sur l'opportunité de reconduire l'alliance sortante avec Mme Merkel, alors qu'ils ont enregistré le 24 septembre avec 20,5% des voix leur pire score historique.
Le dirigeant du SPD Martin Schulz sait qu'il doit arracher des concessions visibles sous peine de voir la base du parti rejeter au final le compromis. D'autant qu'il en a déjà fâché plus d'un en revenant sur sa promesse de septembre de faire une cure de jouvence dans l'opposition.
Le SPD réclame en particulier une refonte du système de santé pour réduire les inégalités entre assurés publics et privés. Il veut aussi qu'un encadrement strict des contrats de travail à durée déterminée soit inclus dans le programme du gouvernement.
Selon l'agence allemande dpa, ce sont ces deux points qui posent toujours problème mercredi à l'aube.
En cas d'accord avec les conservateurs, les quelque 464.000 militants du parti, selon le dernier décompte, auront le dernier mot lors d'un vote interne qui pourrait s'achever début mars.
Conservateurs et sociaux-démocrates ont déjà fait des compromis sur une multitude de dossiers, dont certains épineux, à commencer par l'Europe.
Les deux camps sont ainsi prêts à soutenir sur le principe les propositions de réforme du chef de l'Etat français Emmanuel Macron, en particulier l'idée d'un budget d'investissement pour la zone euro, selon une ébauche d'accord obtenue par l'AFP.
Cette interminable impasse post-électorale a affaibli la stature d'Angela Merkel, sur le plan intérieur comme extérieur.
Car les élections législatives ont aussi été difficiles pour la chancelière dont le parti bien que vainqueur a enregistré son pire score depuis 1949.
Par ailleurs, une percée historique de l'extrême droite, portée par un programme anti-islam et anti-Merkel, a entraîné un morcellement de la chambre des députés, rendant difficile toute quête de majorité.
L'Alternative pour l'Allemagne (AfD) a construit son succès en surfant sur les inquiétudes générées par l'ouverture du pays à des centaines de milliers de demandeurs d'asile depuis 2015, une décision de la chancelière.
Après un premier échec pour former une coalition hétéroclite avec les libéraux et les écologistes en novembre, Angela Merkel se contente d'expédier les affaires courantes depuis octobre, perdant au passage en influence dans l'Union européenne.
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