Trois adolescentes sur dix qui résident en France sont menacées de subir des mutilations sexuelles, notamment lors de vacances dans le pays d'origine de leurs parents, selon le réseau d'association Excision, parlons-en!, à l'origine de cette campagne baptisée "Alerte excision".
A partir de mardi et jusqu'à fin juin, une vidéo de sensibilisation sera publiée sur les réseaux sociaux et des affiches au slogan "Tu pensais partir en vacances?" seront visibles dans les panneaux publicitaires d'abribus des grandes villes.
Selon Marion Schaefer, déléguée générale de la structure, l'excision reste un sujet "problématique" pour les 12-18 ans, qu'il est "important de relayer à l'occasion de la Journée internationale de tolérance zéro aux mutilations sexuelles féminines".
"Le problème de l'excision s'est déplacé", explique-elle à l'AFP. "Dans les années 1980, les petites filles étaient menacées, puis il y a eu des campagnes de prévention, des premiers procès retentissants... Aujourd'hui, la vigilance est plus grande pour cette tranche d'âge et ce sont davantage les ados qui sont à risque".
En 2016, les Nations unies dénombraient 200 millions de filles et de femmes ayant subi une forme de mutilation génitale dans les pays les plus concernés (27 pays africains, le Yémen, l'Irak ou l'Indonésie). Près de trois millions de filles sont excisées chaque année, soit six par minute.
En France, où cette pratique est interdite et passible d'emprisonnement, on estime à 60.000 le nombre de femmes excisées.
"Le but de la campagne est de mettre la puce à l'oreille aux jeunes femmes et de leur dire +tu es peut-être à risques ou bien c'est ta voisine, ta copine, ta cousine+", ajoute Mme Schaefer, souhaitant également "susciter le déclic auprès des professeurs ou infirmières scolaires".
Le site de l'association () va mettre à disposition un tchat numérique pour permettre "aux jeunes de s'informer de façon anonyme et gratuite auprès de professionnelles".
Le 25 novembre, en décrétant l'égalité femmes-hommes "grande cause du quinquennat", Emmanuel Macron avait évoqué l'excision, promettant de "traquer partout ceux qui pratiquent cette barbarie".
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