M. Barnier s'entretiendra également avec le ministre britannique chargé du Brexit, David Davis. C'est la première fois depuis le début des négociations que les deux hommes se rencontrent dans la capitale britannique pour évoquer le Brexit. Ils s'étaient jusqu'ici toujours retrouvés à Bruxelles.
Les entretiens porteront sur les "négociations à venir sur la période de mise en œuvre (du Brexit)" et sur les "prochaines étapes de la construction d'un nouveau partenariat entre l'UE et le Royaume-Uni", a indiqué l'exécutif britannique.
En décembre, Londres et Bruxelles ont conclu un accord préliminaire sur leur divorce, et doivent désormais s'entendre sur la période de transition post-Brexit et la future relation qui unira les deux parties.
Les discussions à Londres se tiendront à la veille du lancement d'une nouvelle séance de négociations, de mardi à vendredi à Bruxelles.
Du mardi au jeudi, les discussions entre les délégations européenne et britannique porteront sur des aspects techniques concernant la sortie du Royaume-Uni de l'UE, la frontière et relation entre la province d'Irlande du Nord et la République d'Irlande, et la période de transition, qui doit débuter au lendemain du Brexit, prévu le 29 mars 2019, et doit durer deux ans.
Le vendredi sera consacré à une rencontre des coordinateurs des deux camps qui doit permettre à Londres d'"actualiser" ses attentes quant à la future relation entre l'UE et le Royaume-Uni, pour laquelle les discussions doivent commencer en mars.
Lundi dernier, l'UE avait fait part de sa position pour négocier la phase de transition post-Brexit souhaitée par le Royaume-Uni. Les 27 pays qui resteront dans l'UE ont approuvé le principe "d'une transition +statu quo+, mais sans représentation institutionnelle" pour le Royaume-Uni, selon l'adjointe de M. Barnier, Sabine Weyand.
Complot et mise en garde
Cette période de transition continue de faire l'objet de désaccords au sein du Parti conservateur de Theresa May. Des députés craignent notamment que le Royaume-Uni, qui continuera à respecter les règles européennes pendant cette période sans avoir son mot à dire, devienne un "Etat vassal" de l'Union.
Certains pro-Brexit craignent en outre que Mme May ne revienne sur son engagement de quitter l'union douanière, et reprochent à la dirigeante de tarder à livrer clairement ses intentions.
Ces sujets devraient faire l'objet de discussions animées cette semaine lors de réunions ministérielles à Londres destinées à faire le point sur la position du gouvernement, et qualifiées de "potentiellement explosives" par la presse britannique.
Theresa May se retrouve en effet à nouveau dans la position inconfortable de devoir contenter les uns sans mécontenter les autres.
Signe de la tension ambiante, le journal dominical The Sunday Times a affirmé qu'elle était sous la menace d'un "complot" visant à la faire tomber si elle s'orientait vers un Brexit tiède.
La dirigeante serait alors remplacée par son ministre des Affaires étrangères, Boris Jonhson, Michael Gove (Environnement) devenant vice-Premier ministre, le député ultra-conservateur Jacob Rees-Mogg écopant des Finances. Soit trois "Brexiters" purs et durs.
Et dans le Sunday Telegraph, l'influent député conservateur Bernard Jenkin, pro-Brexit, a mis en garde la Première ministre contre tout dévoiement du vote du 23 juin 2016, appelant Theresa May à oeuvrer pour un Brexit "net", et à se garder de l'influence de son ministre des Finances Philip Hammond, pro-UE.
Ce dernier avait déclenché la colère des pro-Brexit en déclarant que le Royaume-Uni ne s'éloignerait que "très modestement" de l'économie européenne après la sortie de l'union.
Ces divisions constituent un énième rappel des difficultés de Theresa May à imposer son autorité depuis son revers aux législatives de juin, lors desquelles les conservateurs avaient perdu leur majorité absolue à la chambre des Communes.
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