Le cancer, ou l'ensemble des pathologies qu'on regroupe sous ce nom générique, a tué 8,8 millions de personnes en 2015 selon l'Organisation mondiale de la santé.
Cela en fait la deuxième cause de mortalité mondiale, après les maladies cardiovasculaires.
Le paradoxe, c'est que l'on survit de mieux en mieux grâce aux progrès de la médecine, mais que le nombre de cas augmente. D'après l'OMS, il devrait bondir de 70% au cours des deux décennies à venir.
"On sait prévenir. On sait dépister. On sait guérir, de mieux en mieux. On sait comment prendre en charge. Et, au mieux, on fait du surplace dans la lutte contre le cancer", dit à l'AFP Christophe Leroux, délégué à la communication de la Ligue contre le cancer en France.
Pour l'organisation, qui fête ses 100 ans cette année, le combat n'est jamais fini.
Plusieurs facteurs expliquent la fréquence croissante de la maladie dans le monde.
D'abord le vieillissement de la population, puisque le risque d'attraper un cancer augmente avec l'âge.
Ensuite, il y a des facteurs structurels. Les ravages du tabac, premier produit responsable du cancer dans le monde. La "malbouffe", la généralisation dans le monde d'une alimentation industrielle qui fait progresser l'obésité, facteur de risque.
Enfin l'industrialisation et l'urbanisation mal maîtrisées, à l'origine de cancers dus à l'exposition à des polluants comme l'amiante, les métaux lourds, les dioxines, les particules fines, etc.
Inégalités face aux soins
Une étude que vient de publier la revue Lancet, portant sur 37,5 millions de malades entre 2000 et 2014, montre que la survie progresse cependant.
"Si l'on veut moins de morts de cancer, il y a deux moyens: premièrement une meilleure prévention, deuxièmement améliorer l'issue" pour les personnes atteintes, dit à l'AFP l'un de ses auteurs, Michel Coleman, épidémiologiste de l'École d'hygiène et de médecine tropicale de Londres.
Pour le cancer du sein par exemple, la survie reste élevée dans les pays les plus riches de la planète (90% aux États-Unis, 87% en France par exemple), et elle a beaucoup augmenté dans les pays en développement.
En Algérie par exemple, des données certes très incomplètes sont encourageantes: 77% des femmes atteintes survivaient en 2010-2014, contre 39% en 2000-2004.
Et dans le cancer comme ailleurs, l'argent est le nerf de la guerre. L'"équité" est d'ailleurs le thème de cette Journée mondiale en 2018. Et les sommes nécessaires pour soigner le cancer sont si élevées que cette équité est très mal assurée aujourd'hui.
"Il semble plausible que le coût mondial des traitements et soins du cancer en 2017 doit déjà avoir largement dépassé 300 milliards de dollars", d'après les chercheurs qui ont publié dans Lancet.
Une autre étude, dans Cancer Epidemiology, estime à 46 milliards de dollars la productivité perdue chaque année dans les cinq pays des "Brics" (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), qui concentrent 42% des morts du cancer.
"Le manque d'accès aux traitements entraîne des morts prématurées qui auraient pu être évitées", souligne Sanchia Aranda, directrice générale du Cancer Council Australia.
La recherche progresse pourtant, qu'elle soit fondamentale ou appliquée, avec de plus en plus d'études, de laboratoires, de traitements.
En mai, le groupe de services à l'industrie pharmaceutique Iqvia recensait plus de "600 molécules au stade final de développement" dans le monde, contre quelque 400 dix ans auparavant. Mais tous les malades n'en bénéficient pas aussi vite.
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