"Approuvé par acclamation. Vous êtes officiellement le candidat du Parti socialiste uni du Venezuela" (PSUV), a déclaré vendredi le numéro deux du camp présidentiel Diosdado Cabello, lors d'une réunion politique en présence du président.
Accompagné de sa femme Cilia Flores, vêtue comme lui d'une chemise rouge vif, le dirigeant a reçu l'étendard du PSUV sous les acclamations d'un demi-millier de délégués du parti qui scandaient "oui!".
"Nous allons vers une grande victoire", a assuré le président Maduro lors de son discours.
"Il était logique, absolument logique que le candidat de la révolution bolivarienne pour ces élections soit Nicolas Maduro. Un frère, un camarade à la conduite révolutionnaire irréprochable (...). On va gagner, je n'en doute pas... et haut la main", a ajouté M. Cabello.
Reconnaissable à sa haute stature et à son épaisse moustache brune, M. Maduro, 55 ans, n'a ni le charisme ni l'éloquence de son mentor, Hugo Chavez.
Et si sa cote de popularité est légèrement remontée ces derniers temps, le taux de Vénézuéliens insatisfaits reste à 70%, selon l'institut de sondage Delphos. Une grande partie de la population lui reproche l'hyperinflation, attendue à 13.000% par le FMI en 2018, et la pénurie d'aliments et de médicaments dans ce pays pourtant assis sur d'immenses richesses pétrolières.
'Sordides menaces' américaines
Mais le chef de l'Etat, dont le mandat se termine en janvier 2019, exerce avec son camp un contrôle institutionnel sur tous les organes du pouvoir, à l'exception du Parlement contrôlé par l'opposition. Et l'armée lui a de nouveau juré fidélité vendredi.
Soutenu par la Russie et la Chine alors que son économie a été déclarée en défaut, M. Maduro fait face à un isolement international croissant et aux sanctions des Etats-Unis et de l'Union européenne, qui dénoncent la "dérive autocratique" du pouvoir vénézuélien.
M. Maduro a annoncé un "plan de défense populaire" contre "toute tentative de coup d'Etat", en réaction aux propos du secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson qui avait évoqué jeudi le rôle des militaires en Amérique latine, où il a entamé une tournée.
Ecartant toute option d'intervention militaire, Rex Tillerson avait défendu pour le Venezuela une "transition pacifique", préférable à ses yeux à un "changement violent".
Des propos que M. Maduro a qualifié vendredi de "sordides menaces", tandis que son ministre de la Défense, Vladimir Padrino, y voyait une incitation à ce que "nous (les militaires) pourrions nous convertir en agent du changement", selon un communiqué lu à la télévision.
Maduro déjà en campagne
La semaine dernière, l'Assemblée constituante, dotée de pouvoir étendus et composée uniquement de partisans du pouvoir, a convoqué une élection présidentielle anticipée avant la fin avril, prenant de court une opposition désorganisée et affaiblie. Cette Constituante n'est pas reconnue par l'opposition et une partie de la communauté internationale.
"Plus d'élections, plus de démocratie, plus de pouvoir populaire, voilà les armes contre l'impérialisme", a lancé Nicolas Maduro devant son parti.
A peine le scrutin présidentiel annoncé et alors que l'opposition doit encore choisir son candidat, le président s'est lancé dans la campagne électorale: vidéos vantant son action diffusés en boucle, réunions politiques où il danse la salsa et le reggaeton, et cascade de subventions pour les femmes enceintes, les handicapés, les retraités et même pour profiter du carnaval.
"Le chavisme a des chances de remporter cette élection (...) Si l'opposition ne fait pas les bons choix, millimétrés, les possibilités que Maduro remporte ce scrutin, même sans tricher, existent", analysait pour l'AFP Félix Seijas, directeur de l'institut de sondage Delphos.
En outre, la justice, accusée d'être aux ordres, a écarté la MUD, la coalition d'opposition, de la course à la présidentielle en tant que formation politique. Les partis qui composent la MUD peuvent en revanche participer individuellement au scrutin, dont la date précise n'a pas encore été annoncée par le Conseil national électoral.
L'investiture de Nicolas Maduro, attendue dimanche et avancée de 48 heures, vient surprendre une nouvelle fois ses adversaires et exerce une pression sur les négociations en cours entre gouvernement et opposition.
Après trois jours de discussions, les deux camps se sont séparés mercredi à Saint-Domingue sans trouver d'accord, mais ont décidé de poursuivre les pourparlers au Venezuela jusqu'à lundi.
"La date des élections est au centre des discussions", avait confié à l'AFP un important négociateur de la MUD, qui a demandé l'anonymat.
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