Sa peine sera fixée dans un second temps.
Darren Osborne, un Gallois de 48 ans, avait plaidé non coupable. Il avait expliqué durant le procès qu'il était seulement le passager du van conduit par un homme présenté comme un complice et qu'il a nommé Dave. Mais les enquêteurs ont déterminé qu'il avait agi seul.
Selon l'accusation, il était "obsédé" par les musulmans et s'était radicalisé dans les semaines précédant l'attaque.
"Darren Osborne a prévu et conduit cette attaque en raison de sa haine des musulmans", a commenté après le verdict la représentante du parquet, Sue Hemming, jugeant son récit "pas convaincant" face au "poids écrasant des preuves".
"Nous avons été clairs tout au long du procès sur le fait qu'il s'agissait d'une attaque terroriste et il doit maintenant faire face aux conséquences de ses actions", a-t-elle ajouté.
"Dès le début de notre enquête, nous n'avons trouvé aucune preuve qu'Osborne aurait agi autrement que seul", a expliqué à des journalistes le commandant Dean Haydon, chef du contre-terrorisme de Scotland Yard. Il a qualifié Osborne d' "individu perturbé, mauvais et rempli de haine", avec des "antécédents de violence, alcoolisme, toxicomanie et dépression".
Darren Osborne, père de quatre enfants sans emploi et sans ami proche, "était devenu obsédé par les musulmans" dans les semaines précédant l'attentat, selon le témoignage de sa compagne.
Fiction TV
Le catalyseur de son obsession semble avoir été la diffusion de la série de la BBC "Three girls". Cette fiction basée sur des faits réels raconte l'histoire de jeunes femmes victimes de viols et d'agressions sexuelles commises par un groupe de musulmans britanniques d'origine pakistanaise, dans la banlieue de Manchester.
L'accusé avait reconnu lors du procès s'être rendu de Cardiff à Londres le 18 juin pour s'en prendre aux participants à une marche pro-palestinienne où était aussi présent le chef du parti travailliste Jeremy Corbyn.
Mais, les rues étant bloquées, il s'était reporté sur une autre cible, cherchant une mosquée.
Peu après minuit le 19 juin, Darren Osborne avait jeté son véhicule sur un groupe de personnes regroupées près de la mosquée de Finsbury Park et venant en aide à Makram Ali, un père de famille de 51 ans victime d'un malaise. Ce dernier est décédé lors de l'attaque et une douzaine de personnes ont été blessées, certains souffrant de graves factures.
Une lettre avait été retrouvée à l'intérieur de la camionnette, portant les empreintes de Darren Osborne. L'auteur s'y plaignait que "les terroristes sont dans nos rues et marchent à travers Londres malgré trois récents attentats" et déplorait le manque, selon lui, de réaction publique et politique.
"J'ai fait mon boulot, vous pouvez me tuer maintenant", avait déclaré Darren Osborne après avoir été maîtrisé, selon un témoin. Alors que les gens commençaient à s'en prendre à lui, le procureur a souligné que c'est l'intervention d'un imam qui a empêché la foule de le lyncher.
Cette attaque était survenue dans un climat d'extrême fébrilité au Royaume-Uni, après trois attentats en trois mois, à Londres et Manchester, ayant fait 35 morts et revendiqués par le groupe jihadiste État islamique (EI).
"Cette affaire démontre la rapidité avec laquelle des individus peuvent se radicaliser", a dit le chef du contre-terrorisme de Scotland Yard, pointant le rôle joué par internet dans le cas d'Osborne, qui avait consulté de manière compulsive des contenus d'extrême droite.
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