Le 7 décembre dernier, la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Direccte) de Nouvelle-Aquitaine, avait demandé à Hennessy (groupe LVMH) de cesser, dans un délai d'un mois, la commercialisation de son flacon de prestige portant les mentions "X.X.O Cognac hors d'âge", visant notamment le marché asiatique.
L'administration estimait en effet que cette mention "XXO" pouvait entretenir auprès du public une "confusion" avec la dénomination officielle "XO" (extra old ou très vieux) en usage dans le cognac. Celle-ci désigne un cognac dont l'eau-de-vie la plus jeune a subi un vieillissement d'au moins six ans (qui passera à dix ans à compter de 2018). Or pour la Direccte, le nom "XXO", qui ne correspond à aucune norme viticole ou commerciale, pourrait laisser croire au consommateur qu'il s'agit d'un "XO" de catégorie supérieure.
Une décision contestée par Hennessy qui en avait demandé au tribunal la suspension, mettant en avant la mention "hors d'âge" portée sur sa bouteille de luxe pour dissiper tout doute. Pour prouver sa bonne foi, le numéro un mondial du cognac a même produit à l'audience du 23 janvier une bouteille de Hennessy "XXO"... marque lancée en 1872 mais dont la commercialisation avait été abandonnée dans les années 1930.
L'entreprise a affirmé avoir investi plus de 1,6 million d'euros pour développer son XXO, dont l'interdiction de la vente se traduirait par un manque à gagner de quelque 2 millions d'euros par an, sans compter le préjudice porté à son image.
Mais le juge des référés de Poitiers a rejeté la requête de Hennessy, estimant qu'elle ne portait que sur "quelques centaines à quelques milliers de bouteilles", "une part très minime et encore parfaitement marginale du chiffre d'affaires", selon la décision que l'AFP a pu consulter jeudi.
En outre, "la société a été mise en garde en plusieurs occasions et très en amont" par l'administration "d'un risque de non conformité" liée à l'utilisation des lettres "XXO", et qu'elle a donc passé outre ces avertissements "en parfaite connaissance de cause".
Le litige doit se poursuivre sur le fond, toujours au tribunal administratif de Poitiers.
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