Déjà assombri par l'absence des principaux groupes d'opposition, des Kurdes et des Occidentaux, le "Congrès du dialogue national syrien" organisé dans la station balnéaire de Sotchi n'avait toujours pas débuté plus d'une heure après l'heure prévue.
Selon des sources au sein de l'opposition, certains rebelles présents ont refusé de quitter l'aéroport après avoir découvert le logo de la conférence qui ne comporte que le drapeau officiel syrien et pas celui créé par l'opposition au début du conflit, avec trois étoiles entre des bandes verte et noire.
Les organisateurs ont accepté d'éteindre l'éclairage de certaines panneaux d'affichage et de changer leurs badges pour les convaincre, en vain.
Cette réunion a été convoquée à l'initiative de Moscou, principal soutien de Bachar al-Assad, avec l'assentiment de Téhéran et d'Ankara. Elle vise à définir une nouvelle Constitution pour le pays, sujet déjà au centre de discussions infructueuses jeudi et vendredi à Vienne sous l'égide de l'ONU.
La Russie s'est imposée comme un acteur majeur du conflit syrien avec son intervention militaire lancée en septembre 2015 qui a permis à Bachar al-Assad de reprendre l'avantage sur le terrain. Elle a parrainé avec l'Iran et la Turquie les pourparlers d'Astana qui ont abouti à la création de "zones de désescalade" permettant d'abaisser les tensions sur le terrain mais elle peine à transformer ces résultats en avancées politique.
Si Moscou assure que la société syrienne est représentée dans son ensemble, la plupart des participants sont affiliés soit au parti Baas au pouvoir, soit à ses alliés, soit à l'opposition dite "tolérée". Le gouvernement n'est pas présent.
Les refus opposés par d'importants groupe d'opposition et les Kurdes, en plus de l'échec des pourparlers de Vienne, semblent confirmer l'impasse dans laquelle se trouve le règlement politique de ce conflit qui a fait plus de 340.000 morts depuis 2011.
'Pas une alternative'
Ils "témoignent du fait que des percées immédiates sont peu probables concernant le règlement politique en Syrie", a reconnu lundi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
"Seul un travail patient, progressif et minutieux est possible pour avancer", a-t-il ajouté. "En ce sens, le Congrès de Sotchi constituera un pas très important".
Le Comité des négociations syriennes (CNS), qui représente les principaux groupes d'opposition, a annoncé son refus de participer après l'échec des discussions à Vienne.
Des rebelles sont cependant venus à titre individuel.
Les Kurdes, qui ont établi une autonomie de facto dans le nord de la Syrie, ont également refusé l'invitation, accusant Moscou d'avoir donné son accord à l'offensive turque qui vise depuis le 20 janvier leur enclave d'Afrine.
Sur plus de 1.600 invitations lancées, plus de 1.500 personnes sont attendues, a assuré lundi le représentant du Kremlin pour la Syrie Alexandre Lavrentiev à l'agence TASS.
La diplomatie russe, à l'origine du cycle de pourparlers à Astana, au Kazakhstan, tente avec difficulté depuis plusieurs mois d'organiser des négociations entre régime et rebelles.
Outre la réticence de l'opposition et le refus d'Ankara d'y intégrer les Kurdes, les Occidentaux se sont montrés sceptiques quant à cette initiative russe. Ils craignent qu'elle n'affaiblisse les discussions sous l'égide de l'ONU à Genève et ne vise à obtenir un accord de paix avantageant le régime de Damas, qui a repris l'avantage sur le terrain grâce au soutien militaire russe et iranien.
Les Etats-Unis et la France ont fait savoir qu'ils n'enverraient pas d'observateurs à Sotchi.
Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a néanmoins envoyé à Sotchi son émissaire pour la Syrie, Staffan de Mistura.
"Nous avons obtenu suffisamment de garanties que ce processus va soutenir Genève, et qu'il ne s'agit pas d'une alternative", a assuré à l'AFP Mouhanad Dleikan, membre du "Groupe de Moscou", formation de l'opposition considérée comme conciliante avec le régime.
La campagne militaire russe en Syrie lancée pour soutenir Damas a aidé le régime syrien à reprendre la grande majorité des territoires conquis par l'organisation jihadiste Etat islamique et à affaiblir les groupes rebelles.
En décembre, le président Vladimir Poutine a jugé que la mission des troupes russes déployées en Syrie était accomplie et a ordonné leur retrait partiel.
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