Après "une pause voulue et organisée" du mouvement pendant le week-end, les syndicats FO et CGT, qui ont rejeté le projet d'accord proposé par la ministre de la Justice Nicole Belloubet, avaient promis une relance du mouvement lundi, mais l'essoufflement se confirme.
Samedi et dimanche, une vingtaine d'établissements ont été touchés alors qu'ils étaient encore 62 sur 188 vendredi dans cette vaste mobilisation, la plus importante en un quart de siècle, lancée le 11 janvier après l'agression d'un surveillant à Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais).
Lundi matin, aucun blocage ni piquet de grève n'était signalé mais seulement des établissements "en service dégradé" - où les tâches quotidiennes comme l'accompagnement des détenus en promenade ou au parloir sont partiellement assurées - comme à Metz, Bordeaux et Vannes, selon la DAP, avec des retards à la prise de service ou des non-prises de postes.
"Le mouvement n'est pas très suivi aujourd'hui car les directions ont menacé ceux qui étaient devant les prisons ce matin de mettre à exécution des sanctions disciplinaires", a expliqué Samuel Gauthier, délégué de la CGT-Pénitentiaire.
Le syndicat majoritaire des gardiens de prison, l'Ufap-Unsa (près de 40%), a signé vendredi un projet d'accord avec le gouvernement. La garde de Sceaux a averti dimanche soir que ses propositions de sortie de crise sont "définitives", appelant les personnels à reprendre le travail.
Le projet gouvernemental prévoit des mesures pour améliorer la gestion des détenus radicalisés, renforcer la sécurité des agents, la création de 1.100 emplois supplémentaires et une enveloppe de plus de 30 millions d'euros pour les indemnités, soit une augmentation de 1.150 euros par agent par an.
Interrogés par l'AFP, la CGT et FO réclament toujours une amélioration statutaire - le passage de la catégorie C à B de la fonction publique - et ont déclaré qu'ils allaient lancer des concertations pour réfléchir à d'autres modalités d'action dans les prochains jours, mentionnant de possibles blocages des tribunaux et des préfectures.
Les surveillants n'ont statutairement pas le droit de grève et s'exposent donc à des sanctions, comme des mises à pied et des retenues de salaire. Les premières sanctions - des mises à pied avec sursis jusqu'à présent, ont commencé à tomber la semaine dernière.
A LIRE AUSSI.
Appel au "blocage total" des prisons, la ministre reçoit les syndicats
Prisons: incident à Fleury-Mérogis, les surveillants toujours mobilisés
Prisons: un "projet d'accord" remis à la ministre de la Justice et aux syndicats
Prisons: les syndicats claquent la porte des négociations, le conflit s'enlise
Prisons: recul de la mobilisation, une vingtaine d'établissements touchés
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.