Agé de 62 ans, le prince milliardaire était le plus haut placé des quelque 350 personnalités du monde politique et des affaires placées en détention, notamment à l'hôtel Ritz-Carlton de Ryad, dans le cadre d'une campagne lancée le 4 novembre par le prince héritier Mohammed ben Salmane, homme fort du pays.
Les conditions de sa libération n'étaient toutefois pas claires dans l'immédiat.
"Il est libre", a déclaré un associé proche du milliardaire, qui a requis l'anonymat. Contacté par l'AFP, le ministère saoudien de l'Information n'a pas souhaité faire de commentaire.
Ces dernières semaines, plusieurs des personnalités arrêtées ont été libérées et les autorités ont indiqué que la plupart avaient accepté un arrangement financier en échange de leur libération.
Vendredi, les autorités ont relâché Walid al-Ibrahim, propriétaire du réseau satellite arabe MBC, Khaled Tuwaijri, ex-chef de la cour royale, et Turki ben Nasser, ancien dirigeant de l'agence de météorologie du pays, a indiqué une source proche du gouvernement.
Selon le Financial Times, Walid al-Ibrahim a accepté d'abandonner le contrôle de MBC (Middle East Broadcasting Company), l'un des réseaux satellites les plus influents dans le monde arabe.
Parmi les autres personnalités libérées récemment figure également le prince Metab ben Abdallah, fils du défunt roi Abdallah, ancien chef de la puissante Garde nationale saoudienne, limogé avant son arrestation.
45e fortune mondiale
La purge de novembre est intervenue après la mise en place d'une commission anticorruption présidée par le prince héritier Mohammed ben Salmane, fils du roi et surnommé "MBS".
Certains ont vu dans la purge une tentative du prince Mohammed de consolider son pouvoir. Mais les autorités saoudiennes insistent sur le fait que la purge visait uniquement à s'attaquer à la corruption endémique. Selon le procureur général, au moins 100 milliards de dollars ont été détournés ou utilisés à des fins de corruption depuis plusieurs décennies.
Classé parmi les plus importantes fortunes du monde, le prince al-Walid est le petit-fils de deux figures historiques du monde arabe: le roi Abdelaziz al-Saoud, fondateur de l'Arabie saoudite, et Riad al-Solh, premier chef de gouvernement de l'histoire du Liban.
L'annonce de l'arrestation du prince milliardaire avait fait des remous sur les marchés financiers, faisant notamment baisser le cours des actions de Kingdom Holding Company, la société internationale d'investissements que le prince Al-Walid détient à 95%.
La Kingdom Holding Company possède notamment le célèbre hôtel de luxe George-V sur les Champs-Élysées à Paris.
Le magazine Forbes estimait en 2017 que le prince pesait 18,7 milliards de dollars, ce qui le mettait à la 45e place de son dernier classement des fortunes mondiales.
Le prince al-Walid était également connu pour son franc-parler et ses appels pour une société saoudienne plus ouverte.
Défenseur des droits des femmes, il avait lancé fin 2016 un vibrant appel pour que les femmes en Arabie saoudite obtiennent le droit de conduire et déploré "le coût économique" de l'interdiction de volant pour elles. Près d'un an plus tard, son appel a été entendu et les femmes seront autorisées à conduire à partir de juin 2018.
Le Ritz-Carlton, fermé au public depuis la purge de novembre, devrait rouvrir ses portes prochainement. Sur son site internet, il affiche des chambres disponibles à partir du 14 février.
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