Après 12 journées de blocage, la fin de la mobilisation des surveillants pénitentiaires est proche. L'Ufap-Unsa Justice, syndicat majoritaire, a signé vendredi 26 janvier 2018 le projet d'accord présenté par le gouvernement, malgré l'opposition de FO et de la CGT.
"Facteur d'explosion"
Parmi les mesures proposées par le garde des Sceaux, Nicole Belloubet, le renforcement de la sécurité des agents et la création de 1 100 postes supplémentaires. Pour Étienne Noël, avocat pénaliste à Rouen (Seine-Maritime), ces moyens supplémentaires ne répondent pas au problème de fond. "On entasse des personnes dans les cellules, notamment les maisons d'arrêt, ça reste un facteur d'explosion à terme qu'on ne peut pas occulter", explique Étienne Noël.
Étienne Noël
"Il faut faire baisser le niveau de la population carcérale pour que la situation génère moins de violences", poursuit l'avocat rouennais alors qu'il y a plus de 70 000 détenus en France. Étienne Noël met notamment en cause la suppression des grâces présidentielles et la limitation progressive des aménagements de peine qui ont contribué à augmenter le nombre de détenus dans les prisons. "C'est aussi une situation qui est, de toute manière ingérable pour les surveillants pénitentiaires, poursuit Étienne Noël, ce mouvement est légitime par rapport aux conditions de travail."
Les familles pénalisées
Pendant ces 12 jours de mobilisation, Étienne Noël regrette aussi que "les familles qui ont été refoulées après une journée d'attente parce qu'on ne veut pas les laisser rentrer". L'avocat parle ainsi de "victimes par ricochet" qui crée "un effet de cocotte-minute" puisque les détenus ne peuvent pas voir leurs proches ce qui augmente les tensions en cellule.
Étienne Noël
Dans une autre mesure, Étienne Noël déplore aussi que les avocats ne puissent pas voir leurs clients : "en termes de droit de la défense, ça pose quelques inconvénients, mais je pense surtout aux familles".
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