Nikola Karabatic et ses partenaires, invaincus jusqu'à cette rencontre, sont tombés dans le piège d'une équipe espagnole décomplexée qui a déjoué les pronostics grâce à un remarquable travail défensif en première période et a su garder l'avantage, malgré une remontée française en fin de partie.
Sacrée championne du monde pour la sixième fois, il y a un an à Paris, la France devra donc patienter deux ans encore pour se parer d'une quatrième couronne européenne. Les Bleus avaient pris l'habitude de remporter un Euro sur deux. Mais après les réjouissances en Suisse (2006), en Autriche (2010) et au Danemark (2014), cette édition en Croatie ne leur a finalement pas souri.
Pourtant, les hommes de Didier Dinart avaient accompli un sans-faute jusque-là, avec des victoires notamment contre de sérieux candidats au podium, voire au titre: la Norvège (32-31), la Suède (23-17) et la Croatie (30-27), impuissante devant ses 15.000 spectateurs et éliminée de la compétition avant le dernier carré.
Favoris face à leurs vieux amis espagnols, les Bleus ont manqué la première période dans les grandes largeurs (9-15), à cause d'un manque d'opportunisme, un manque d'efficacité de Vincent Gérard dans la cage et quelques pertes de balle inquiétantes.
Offensivement, seul Cédric Sorhaindo a surnagé (4/4 aux tirs) alors que la sélection espagnole était pourtant privée de son meilleur gardien, Gonzalo Perez de Vargas, touché à un genou mercredi lors du choc face à l'Allemagne (31-27). Mais à ce poste, le coach ibérique Jordi Ribera avait d'autres munitions. Rappeler en catastrophe Arpad Sterbik pour prêter main forte au portier du Paris SG Rodrigo Corrales s'est révélé judicieux.
Le vétéran d'origine serbe (38 ans), qui avait écoeuré les Parisiens en finale de la Ligue des champions, a fait douter les Bleus en arrêtant des pénalties de Kentin Mahé et Michaël Guigou en première période et de Raphaël Caucheteux en seconde.
Les temps morts pris par Didier Dinart n'y changeait rien. Aux abois au retour des vestiaires, les Français se sont réveillés à un quart d'heure de la fin alors qu'ils comptaient neuf but de retard (14-23). Un 6-0 a redonné du suspense au match mais le renversement de situation du quart de finale des Jeux de Londres (2012), face à cette même sélection espagnole, ne s'est pas reproduit.
Joan Canellas inscrivait un but précieux (20-24) pour diriger son équipe vers une cinquième finale européenne.
Battue lors des quatre précédentes, l'Espagne tentera de changer le cours de l'histoire dimanche (20h30) face au Danemark ou à la Suède, opposés dans l'autre demie.
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