"Le Conseil national électoral doit exclure la +Table de l'Unité démocratique+ (MUD) du processus" électoral, selon la décision de la Cour qui autorise ce conseil à repousser de six mois l'inscription des partis d'opposition, dont cette coalition, en vue de ce scrutin.
Cette inscription était prévue au départ pour samedi et dimanche.
La MUD, composée des trois principaux partis d'opposition, Action Démocratique (AD), Volonté populaire et D'abord la justice, devait se réinscrire après avoir refusé de participer aux élections municipales du 10 décembre pour dénoncer une fraude lors des régionales du 15 octobre.
Depuis la décision de l'Assemblée constituante, dotée de pouvoirs étendus et acquise au chef de l'Etat socialiste Nicolas Maduro, de convoquer un scrutin avant le 30 avril au lieu de fin 2018, plusieurs adversaires du pouvoir avaient manifesté leur envie d'y participer, montrant une opposition divisée.
Parmi eux, deux des principaux partis qui composent l'alliance de l'opposition, Volonté populaire et D'abord la Justice, songeaient à présenter un candidat indépendant pour affronter Nicolas Maduro. Plusieurs noms avaient été avancés: l'entrepreneur Lorenzo Mendoza, l'ancien secrétaire exécutif de la MUD Ramon Guillermo Aveledo et le recteur de l'université centrale du Venezuela, Cecilia Garcia.
Les principales figures de l'opposition, Henrique Capriles et Leopoldo Lopez, étaient déjà dans l'incapacité de concourir car privés de leurs droits civiques. Le second est en outre assigné à résidence, accusé d'avoir encouragé des manifestations contre Nicolas Maduro qui avaient fait 43 morts.
"Le TSJ annule le ticket d'entrée de la MUD, la plus populaire de l'histoire du pays", a souligné auprès de l'AFP l'analyste politique Eugenio Martinez. Il faisait référence à la victoire de la MUD aux élections législatives de fin 2015, qui avait déclenché une crise politique dans un pays où toutes les institutions étaient jusqu'alors aux mains des chavistes, du nom de l'ex-président socialiste Hugo Chavez (1999-2013).
Soutiens russe et chinois
La crise politique s'est doublée dans ce pays pétrolier d'une grave crise économique, déclenchant des manifestations violentes contre le président Maduro qui ont fait 125 morts d'avril à juillet.
Même si la cote de popularité de Nicolas Maduro est remontée légèrement, le taux d'insatisfaits est de 70%, selon l'institut de sondage Delphos. Une partie des Vénézuéliens lui reproche pénurie d'aliments et hyperinflation, attendue à 13.000% en 2018, selon le FMI.
Nicolas Maduro risque de s'attirer de nouvelles foudres de la communauté internationale qui avait déjà condamné la décision du pouvoir d'avancer la présidentielle. Ce vote "ne serait pas le reflet de la volonté des Vénézuéliens, et serait perçu par la communauté internationale comme étant antidémocratique et illégitime", a dénoncé mercredi Washington, qui a également infligé des sanctions à Caracas l'été dernier.
Qualifiant Maduro de "dictateur", les Etats-Unis, suivis par le Canada, ont gelé ses avoirs et interdit à leurs banques et à leurs citoyens d'acheter de nouvelles obligations ou de négocier des accords avec le gouvernement vénézuélien.
En Amérique latine, le Venezuela, autrefois soutenu par les gouvernements de gauche apparaît bien seul après le virage régional à droite: les douze pays latino-américains du Groupe de Lima ont également critiqué Maduro.
Cependant, malgré la levée de boucliers internationale et des voyants économiques au rouge vif, Maduro, 55 ans, tient bon, en partie grâce au soutien de puissants alliés, la Russie et la Chine.
Car le Venezuela, qui fut le pays le plus riche d'Amérique latine, a un atout de poids: les plus grosses réserves pétrolières de la planète. Et la remontée de l'or noir, qui a terminé mercredi à ses plus hauts niveaux depuis 2014 à New York et à Londres, vient renforcer la marge de manoeuvre de Caracas.
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