"L'investiture idéale serait en (ma) présence", a déclaré Carles Puigdemont à des journalistes à Bruxelles, assurant que "la possibilité existe".
Or le ministre espagnol de l'Intérieur avait assuré mardi, que les forces de l'ordre étaient sur le qui-vive pour empêcher que M. Puigdemont puisse rentrer incognito en Espagne.
M. Puigdemont -- visé par un mandat d'arrêt pour "rébellion", "sédition" et "malversation de fonds" pour son implication dans la tentative de sécession du 27 octobre --, serait arrêté s'il foulait le sol espagnol.
La session d'investiture du président catalan doit commencer le 31 janvier au plus tard.
Le président de parlement catalan, Roger Torrent, s'est rendu à Bruxelles pour s'entretenir avec les cinq élus séparatistes - dont M. Puigdemont - qui y sont installés et échappent ainsi aux poursuites de la justice espagnole.
M. Torrent a longuement défendu M. Puigdemont: "Il a tous les droits d'être investi", a dit cet élu indépendantiste qui avait promis lors de sa prise de fonctions, d'oeuvrer pour la "réconciliation" dans sa région divisée sur le thème de la sécession.
"Je suis déterminé à défendre les droits fondamentaux (des cinq députés) car c'est aussi défendre les droits des citoyens de Catalogne", a-t-il ajouté, en qualifiant M. Puigdemont "d'autorité numéro 1 en Catalogne" et de "président" de l'exécutif catalan.
Les indépendantistes ont obtenu la majorité des sièges au parlement lors des élections du 21 décembre en Catalogne.
M. Torrent a défendu la nécessité de permettre un débat d'investiture à Barcelone dans des conditions de "totale normalité démocratique", donc en présence du candidat.
"J'appelle l'Etat espagnol à entamer des discussions", a répété M. Torrent, qui avait déjà essuyé un sec refus de Madrid sur ce sujet.
M. Torrent a souhaité la formation d'un gouvernement catalan "le plus vite possible", "un gouvernement effectif et qui puisse travailler dès la première minute".
Selon le quotidien catalan La Vanguardia, cette ultime déclaration est le signe de "pressions" sur M. Puigdemont car s'il ne pouvait prendre ses fonctions, il pourrait être encouragé à laisser un autre candidat briguer la présidence à sa place.
Nouvelle polémique
L'entretien entre M. Torrent et M. Puigdemont a donné lieu à une nouvelle polémique, Madrid ayant ordonné à la représentation de la Catalogne à Bruxelles d'empêcher la tenue de la réunion dans ses locaux.
M. Torrent y a vu une atteinte aux droits des parlementaires.
Depuis la mise sous tutelle de la Catalogne par Madrid, la représentation catalane à Bruxelles dépend directement du gouvernement central.
Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a prévenu que la suspension de facto de l'autonomie de la Catalogne pourrait se prolonger si les sécessionnistes s'obstinaient à chercher à investir M. Puigdemont à distance.
"Si l'Etat espagnol comprenait qu'il est dans l'intérêt de tout le monde que ce débat se célèbre avec normalité, je crois que nous aurions fait un pas de géant en vue de la restauration démocratique", a lancé de son côté M. Puigdemont, qui se plaint de ce qu'il appelle l'"autoritarisme" de Madrid épaulé selon lui par une justice politisée.
Le roi d'Espagne Felipe VI a semblé mercredi vouloir répondre à ces critiques à l'occasion de son premier discours au forum de Davos en Suisse: le souverain y a défendu son "grand pays", un des 19 sur la liste des démocraties à part entière réalisée par le magazine The Economist selon lui.
Abordant, fait inhabituel, une affaire intérieure, le roi a décrit les événements en Catalogne comme une "tentative de miner les règles de base du système démocratique" espagnol.
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