Régulièrement, ils sont une dizaine de bénévoles à escalader l'Himalaya, direction Dhye, à 3 000 mètres d'altitude. Objectif : aider ses 200 habitants à déplacer leur maison depuis que le village est privé d'eau suite au réchauffement climatique. Et parmi les membres de cette expédition, des salariés de l'entreprise Legallais, basée à Caen (Calvados). Ils sont deux ou trois dans chaque voyage à participer à l'aventure, à leur propre frais. Car l'entreprise normande parraine depuis trois ans l'association du Bessin au Népal, qui mène cette opération humanitaire. Chaque année, elle lui verse 5 000 €, auxquels s'ajoute un soutien technologique et d'ingénierie, par le biais de sa fondation.
Créer du lien entre les salariés
Une fondation qui a vu le jour en 2010, "en partie pour compenser l'effet de serre qui résulte de nos achats en Chine et des activités internationales du groupe, raconte Brigitte Delord, sa vice-présidente. Nous voulions montrer que l'on avait conscience de cela. En tant qu'entreprise qui se porte bien, c'est aussi notre devoir." Mais au-delà de cet aspect "greenwashing" (ndrl : procédé de communication utilisé par une entreprise dans le but de se donner une image écologique et responsable), Brigitte Delord l'assure, ce genre d'action à un véritable impact social sur l'entreprise. "Certains salariés reviennent profondément transformés de ces voyages et en témoignent ensuite auprès de leurs collègues. Tout cela fait finalement partie d'un état d'esprit, c'est l'occasion d'impliquer les salariés dans la vie de l'entreprise et leur apporte une certaine fierté."
Et l'action de la fondation ne s'arrête pas là. En tout, elle a déjà aidé près de 200 associations, "surtout dans le domaine de l'environnement mais du logement et de l'accès à l'éducation, en corrélation avec l'identité de l'entreprise", précise la vice-présidente. Un budget d'environ 100 000 € par an y est consacré. Un soutien qui, "au-delà du financier est, venant d'une entreprise comme celle-ci, une marque de confiance et de crédibilité qui peut ensuite débloquer des situations auprès d'autres financeurs", explique Michel Houdan, fondateur du Bessin au Népal.
Renforcer l'attractivité d'un territoire
Un aspect "coup de pouce" que valorise également la fondation de la CCI, la Chambre de commerce et d'industrie, de Caen. "Souvent, les aides que nous versons sont un tremplin, précise Damien Charrier, son président. On estime cet effet levier de 1 à 10." Cette fondation est elle tournée sur le mécénat culturel. Sa particularité : regrouper une vingtaine d'entreprises différentes. "Il n'y a pas de donateur type. Nous avons aussi bien des petites entreprises, qui ne pourraient pas se lancer seules dans du mécénat, que des plus grandes, qui avaient envie de tenter l'aventure."
En profitant du réseau de la CCI, la fondation a réussi à récolter 150 000 € en cinq années d'existence. Une belle enveloppe qui a par exemple permis de développer le festival Interstice, le pédalo-ciné à Caen ou encore le projet "radar" dans les rues de Bayeux ou encore le festival Bloody Fleury. Car pour Damien Charrier, encourager le développement de l'art sur un territoire, c'est plus que profiter d'une défiscalisation avantageuse, mise en place par l'État pour encourager le mécénat. "C'est aussi rencontrer des artistes, créer des liens avec eux, mais surtout donner un joli coup de pouce à l'attractivité de la région en développant son offre culturelle." Une initiative originale - la CCI de Caen est seulement la troisième en France à lancer sa fondation - qui pourrait bien dans l'avenir être étendue à l'échelle de toute la Normandie.
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