C'est l'exemple à suivre. Nous sommes le mercredi 13 décembre 2017, et les sélections U17 de France et d'Italie s'affrontent à Clairefontaine. À la 53e minute de jeu, Patrick Gonfalone lance un jeune normand de seize ans et demi. Son nom ? Samy El Khiar. Son club ? L'US Quevilly Rouen Métropole (Seine-Maritime), où il joue avec les U17 nationaux et frappe déjà à la porte de l'effectif pro. Si sa première sous le maillot bleu pourrait en appeler d'autres, cette sélection a fini de convaincre le club de l'intérêt de renforcer la formation de ses jeunes.
"Samy, c'est l'exemple du jeune qu'il faut réussir à garder malgré l'intérêt des grands clubs", confirme Thomas Tiarci, le responsable de la formation à l'USQRM. Mais encore faut-il en avoir les moyens, tant sur le plan financier que des infrastructures ou du projet sportif. C'est pourquoi le club se lance dans la création de son propre centre de formation, pour proposer un juste équilibre entre le sport et les études. Et si le projet n'en est qu'à ses débuts, le président de l'association, Laurent Duarte, sait déjà dans quel sens il souhaite l'orienter : "Nous devons avant tout former des citoyens, qu'ils sortent avec un diplôme, avant d'en faire des footballeurs."
Sur le plan scolaire, les apprentis footballeurs disposeraient d'horaires aménagés dans des lycées partenaires ou de professeurs intervenant au sein même du centre. Mais Thomas Tiarci préfère la première solution : "C'est important qu'ils s'ouvrent au monde, qu'ils ne pensent pas qu'au foot toute la journée."
Un cahier des charges à respecter
Les installations de ce futur centre devraient comprendre un internat pour les joueurs qui viendront de plus loin, plusieurs terrains d'entraînement réservés aux jeunes, une salle de musculation… Le tout pour être conforme avec le cahier des charges de la Fédération française de football. Il faut donc trouver un terrain assez grand et bien placé pour l'accueillir. Pour le moment, aucune piste n'est privilégiée. Mais Laurent Duarte estime le coût de sa construction "entre 1,5 et 2 millions d'euros". Et la même somme devrait être nécessaire chaque année pour son fonctionnement.
Si toute la structure est à bâtir, le club "dispose déjà de bons formateurs", selon Thomas Tiarci. Pierre-Yves Delahaye, notamment en charge des U11, est l'un d'entre eux. Et pour lui, si cet outil est nécessaire, il ne changera pas radicalement leur façon de travailler : "Il y aura juste plus de terrains et de créneaux, et il faudra faire attention sur le plan mental pour que les jeunes ne se croient pas arrivés parce qu'ils sont en centre de formation."
Intégrer les jeunes au groupe professionnel
Évidemment, le club devra se faire sa place et attirer des jeunes prometteurs malgré la concurrence des voisins du Havre et de Caen. Mais le président comme le responsable de la formation pensent être compétitifs. "Nous allons appuyer sur le fait qu'ici ils ont plus de chances de percer jusqu'à l'équipe première", explique Thomas Tiarci. L'objectif affiché est d'intégrer plusieurs éléments chaque année à la réserve, en National 3, et qu'au moins un jeune formé au club renforce l'équipe première chaque saison.
Mais le centre ne devrait pas voir le jour avant 2020 ou 2021, "même si l'équipe première redescend en National", assure Laurent Duarte. Pour amorcer les démarches, le président de l'association USQRM prévoit de rapidement rencontrer les partenaires du club et les collectivités pour savoir qui est prêt à s'engager à ses côtés sur ce chantier d'avenir.
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