Après 2016, année de l'inversion de la courbe du chômage, 2017 n'aura pas été l'année de la confirmation.
Si l'indicateur de Pôle emploi a atteint, fin novembre, son plus bas niveau depuis fin 2014, il n'a connu qu'une baisse minime (-13.000, -0,4%) depuis début 2017. Au 30 novembre, l'opérateur recensait 3,45 millions de chômeurs (catégorie A) en métropole, 3,71 millions en incluant l'outre-mer.
La petite baisse n'a, en outre, pas profité à toutes les classes d'âge. Les jeunes ont vu leur situation s'améliorer (-4,8% de janvier à novembre), mais pas les seniors (+1,7%).
Par ailleurs, si le nombre de chômeurs a légèrement baissé, le nombre de demandeurs d'emploi exerçant une activité a, lui, nettement augmenté. Sur les 11 premiers mois de l'année, 160.600 personnes supplémentaires (+8,0%) étaient inscrites à Pôle emploi tout en travaillant. Résultat: au total, le nombre de demandeurs d'emploi, avec ou sans activité, a augmenté de 147.600 personnes (+2,7%).
Dernier point noir: le chômage de longue durée a lui aussi augmenté (+4,7%) sur 11 mois.
Ces chiffres sont en décalage avec les autres indicateurs du marché de l'emploi.
Sur les trois premiers trimestres de l'année 2017, le taux de chômage a baissé de 0,3 point, pour s'établir à 9,4% de la population active, l'économie française a créé 202.100 emplois salariés dans le secteur privé, tout cela dans le sillage d'une croissance attendue proche des 2% sur l'année.
Nouvelle formule
Pour ajouter à la confusion, les chiffres de Pôle emploi ont, plus que jamais, joué au "yo-yo", témoignant une nouvelle fois de la grande volatilité de l'indicateur. Celui-ci a connu cinq mois de baisse et six mois de hausse.
Pour en finir avec ces à-coups, le ministère du Travail a décidé de changer la périodicité des publications de Pôle emploi. Les statistiques de décembre seront les dernières diffusées sur une base mensuelle. A partir des chiffres du 1er trimestre 2018, à paraître fin avril, la Dares, service des statistiques du ministère du Travail, publiera, tous les trimestres, le nombre moyen de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi sur trois mois.
Depuis sa nomination, la ministre Muriel Pénicaud avait préfiguré cette évolution, en refusant, contrairement à ses prédécesseurs, de réagir aux chiffres mensuels.
La nouvelle formule vise à "mettre davantage l'accent sur l'évolution tendancielle plutôt qu'au mois le mois", expliquait début novembre la Dares, qui considérait que "les évolutions mensuelles ne sont pas significatives".
En 2017, si les chiffres avaient été publiés sur une base trimestrielle, la courbe du chômage aurait été moins heurtée, avec trois trimestres de hausse.
La publication des chiffres de décembre intervient au moment où les partenaires sociaux négocient, à la demande du gouvernement, une réforme de l'assurance chômage. L'exécutif souhaite étendre le régime aux indépendants et à davantage de démissionnaires, tout en en réformant le financement et la gouvernance.
Il veut aussi revoir le régime de sanctions vis-à-vis des demandeurs d'emploi qui ne cherchent pas suffisamment activement un emploi.
A LIRE AUSSI.
Chômage: la publication des chiffres de Pôle emploi va devenir trimestrielle
Chômage: Pôle emploi publie ses chiffres d'octobre avant la fin des statistiques mensuelles
Chômage: le gouvernement dévoile les chiffres de novembre
Chômage: Pôle emploi publie les chiffres d'octobre
Chômage en France: la courbe s'est finalement inversée en 2016
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.