Qui donc fera le meilleur contre-poids au président américain, attendu jeudi, avec tout son état-major, dans la très chic station de ski suisse, où il vantera certainement dans son discours de vendredi "L'Amérique d'abord"?
Beaucoup parient à Davos sur le président français, qui a reçu lundi en grande pompe à Versailles nombre de grands patrons en route pour Davos, pour les convaincre de "choisir la France".
La chancelière allemande, occupée à constituer laborieusement un gouvernement de coalition, s'était faite plus discrète sur la scène internationale depuis les élections de septembre en Allemagne.
Le quotidien économique Handelsblatt estime même dans un éditorial que c'est une chancelière "entravée" qui vient à Davos, condamnée à rester "dans l'ombre" d'Emmanuel Macron comme de Donald Trump.
Elle n'a d'ailleurs confirmé que tardivement sa venue parmi les quelque 3.000 participants à quatre jours de débats et de rendez-vous d'affaires dans les Alpes suisses enneigées.
"Merkel n'a toujours pas de gouvernement. Macron est l'histoire du moment", a déclaré à l'AFP Richard Edelman, patron d'une influente société de relations publiques.
Les puissants de ce monde voient aussi d'un bon oeil les réformes de la fiscalité et du marché du travail menées au pas de charge en France.
'L'espoir' Macron
"Il est loin le temps où Merkel pouvait considérer que l'Europe s'en sortirait sous sa seule direction, avec une France très faible", écrit Judy Dempsey, dans une note pour l'institut de réflexion Carnegie Europe.
Et d'ajouter: "Emmanuel Macron a radicalement modifié le mouvement, le rythme et l'ambition de l'Union européenne."
"Il est l'espoir. Il est ce type qui a fondé son propre parti... Il a un programme de réformes ambitieux", détaille Richard Edelman, plus lyrique.
Au-delà de la France et de l'Allemagne, d'autres responsables européens tâcheront de gagner les faveurs de Davos mercredi.
Le Premier ministre italien Paolo Gentiloni, par exemple, qui vient faire un discours moins de deux mois avant les élections dans son pays.
Ou encore le chef du gouvernement grec Alexis Tsipras, à quelques mois de la fin du programme de soutien dont bénéficie Athènes depuis 2015.
Le roi d'Espagne Felipe VI s'adressera également au ghota de l'économie mondiale, une intervention qui promet d'être très suivie pour cause de crise politique en Catalogne.
Mais Davos devra patienter jusqu'à jeudi pour entendre la Première ministre britannique Theresa May, et espérer en savoir plus sur les négociations entre Londres et l'Union européenne autour du "Brexit".
Du côté des pays émergents, le plus en vue mercredi sera le président brésilien Michel Temer, qui intervient à Davos à un moment tout à fait particulier pour son pays.
Une cour d'appel brésilienne doit en effet se prononcer mercredi sur le sort judiciaire, et donc sur l'avenir politique, de l'ex-président Lula, condamné à neuf ans et demi de prison pour corruption.
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