Ces derniers étaient appelés au même moment à faire grève et à manifester contre le parti pris outrancièrement pro-israélien, à leurs yeux, de l'administration Trump représentée par M. Pence.
Quelques centaines de Palestiniens ont lancé des pierres sur des soldats israéliens qui ont riposté sporadiquement par des tirs de balles en caoutchouc, de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes à la sortie de Ramallah, en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par l'armée israélienne.
La majorité des magasins et restaurants sont restés fermés à Ramallah, Hébron et Naplouse, les grandes villes de Cisjordanie occupée. La grève était partiellement suivie dans la bande de Gaza, territoire palestinien sous blocus israélien depuis dix ans.
Mardi, M. Pence a à nouveau comblé d'aise les Israéliens en déposant une gerbe au mémorial de la Shoah puis en se rendant au mur des Lamentations, lieu sacré du judaïsme, au lendemain de ce que la presse nationale a présenté comme le discours peut-être le plus pro-israélien jamais prononcé par un dirigeant étranger devant le Parlement.
'Grand honneur'
Au mur des Lamentations, M. Pence, kippa noire sur la tête, s'est figé un moment, la main sur la paroi, puis a glissé, selon la tradition, un bout de papier dans les interstices entre les pierres antiques érodées par le temps.
Ces papiers contiennent habituellement des prières ou des vœux.
"C'est un grand honneur de prier en ce lieu sacré. Dieu bénisse le peuple juif et Dieu bénisse toujours l'Etat d'Israël", a-t-il écrit dans le livre d'honneur.
M. Pence a ainsi mis ses pas dans ceux de Donald Trump qui l'avait précédé au mur en mai, accomplissant ce qu'aucun président américain en exercice n'avait fait avant lui compte tenu de la souveraineté disputée de Jérusalem-Est.
Le mur des Lamentations se trouve à Jérusalem-Est, dont Israël s'est emparé en 1967 et qu'il a ensuite annexée. Israël considère tout Jérusalem comme sa capitale "indivisible". Les Palestiniens revendiquent, eux, Jérusalem-Est comme la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.
La communauté internationale juge illégale l'annexion de Jérusalem-Est et considère ce secteur comme territoire occupé.
La vieille querelle sur Jérusalem a été ravivée le 6 décembre quand M. Trump a annoncé reconnaître la ville comme la capitale d'Israël. Il rompait ainsi avec des décennies de consensus international selon lequel le statut final de la cité trois fois sainte, l'une des questions les plus épineuses du conflit israélo-palestinien, devait être réglé par la négociation.
Depuis, 18 Palestiniens et un Israélien ont été tués dans des violences.
Pour la direction palestinienne, cette décision a achevé de discréditer les Etats-Unis dans le rôle de médiateur de l'effort de paix.
'Vieille injustice'
Le président palestinien Mahmoud Abbas a gelé les contacts avec les officiels américains, cherchant ailleurs des soutiens dans sa quête d'un Etat indépendant. Fait exceptionnel, M. Pence n'a rencontré aucun responsable palestinien au cours de la courte tournée qui l'a emmené auparavant en Egypte et en Jordanie.
En revanche, il s'est attiré lundi une ovation debout des députés et ministres réunis au Parlement israélien en annonçant que les Etats-Unis ouvriraient leur ambassade à Jérusalem avant fin 2019. Toutes les ambassades en Israël sont aujourd'hui à Tel-Aviv.
M. Pence, chrétien évangéliste fervent, a exalté au cours de son séjour l'histoire juive, le "miracle israélien" et la vigueur des relations entre les deux pays sous le président Trump.
Son discours de lundi, truffé de références bibliques, était dénué de toute évocation de l'occupation et de la colonisation israéliennes.
Reçu mardi par le président israélien Reuven Rivlin, a redit le soutien "inébranlable" des Etats-Unis à Israël. "Le lien qui nous unit n'a jamais été aussi fort", a-t-il déclaré.
"Vous êtes un mensch", lui a dit M. Rivlin, lui adressant le compliment quasiment ultime fait par un juif à un homme de sagesse et d'honneur.
Le 6 décembre, Donald Trump n'a fait que corriger "une injustice vieille de 70 ans", a dit lundi M. Pence, qui passe pour avoir exercé une influence prépondérante sur la décision de M. Trump, largement interprétée comme une concession à l'électorat évangéliste américain.
Contrairement aux Palestiniens, M. Trump croit profondément que sa décision crée une "opportunité" de relancer les négociations entre Israéliens et Palestiniens, a déclaré mardi M. Pence, alors que l'administration américaine est supposée présenter à une date indéterminée un plan pour ranimer l'entreprise de paix moribonde.
"Inchallah", a répondu le président israélien.
Israéliens et Palestiniens n'ont plus eu de négociations depuis 2014.
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