A l'issue d'intenses tractations, les leaders démocrates et républicains du Sénat sont tombés d'accord sur un texte assurant le financement de l'Etat jusqu'au 8 février, avec l'objectif affiché de trouver un accord sur l'immigration et le sort de centaines de milliers de clandestins arrivés jeunes aux Etats-Unis.
Ce compromis doit maintenant être validé par la Chambre des représentants, puis signé par Donald Trump, pour entrer en vigueur.
Sauf improbable contre-temps, le premier "shutdown" de l'ère Donald Trump aura donc duré trois jours. Le dernier, qui remonte à 2013, sous l'administration du président démocrate Barack Obama, avait duré 16 jours.
A court terme, la pilule a un goût amer pour l'aile gauche du parti démocrate: le vote sur ce budget temporaire est finalement passé sans contreparties fermes sur l'immigration de la part des républicains.
Le président américain Donald Trump est resté notoirement discret tout au long du week-end et lundi matin, se contentant de tweeter pour dénoncer l'attitude de ses adversaires politiques. "Il faut mettre fin à l'obstruction des démocrates !", a-t-il lancé.
"Dans quelques heures, le gouvernement va rouvrir, nous avons beaucoup à faire", a lancé le chef de file des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, qui a une nouvelle fois ironisé sur la confusion régnant selon lui à la Maison Blanche.
"Les républicains n'ont jamais pu avoir une idée claire de ce que leur président voulait", a-t-il lancé. "Le président qui se vante d'être un grand négociateur a joué un rôle de spectateur", a-t-il ajouté.
Les 'Dreamers' au coeur des débats
"La majorité républicaine a désormais 17 jours pour éviter que les "Dreamers" ne soient expulsés", a lancé M. Schumer.
Les démocrates souhaitent aboutir rapidement sur la régularisation de centaines de milliers de clandestins arrivés jeunes aux Etats-Unis, connus sous le nom de "Dreamers" (Rêveurs), et dont le statut temporaire accordé sous Barack Obama a été supprimé en septembre.
Quand Donald Trump a abrogé ce programme Daca, qui a permis à 690.000 jeunes sans-papiers de travailler et d'étudier en toute légalité, il avait donné jusqu'à mars au Congrès pour trouver une solution pérenne pour ces derniers.
Le chef de la majorité républicaine au Sénat américain, Mitch McConnell, avait lancé lundi matin un appel au compromis: "Chaque journée que nous passons à arguer sur le fait de laisser les lumières allumées est un jour perdu pour négocier sur l'immigration ou la défense ou nos autres priorités communes"
Dès l'entrée en vigueur du "shutdown", la Maison Blanche avait affirmé qu'il ne serait pas question de négocier sur l'immigration tant qu'un budget temporaire n'aurait pas été voté.
Effet collatéral de cette fin probable de la paralysie budgétaire: Donald Trump devrait être en mesure de participer comme prévu au Forum économique de Davos (Suisse), en fin de semaine.
Au milieu de la confusion des derniers jours, la Statue de la Liberté a réussi à faire entendre une voix distincte. Fermée aux touristes depuis samedi matin, elle a rouvert lundi.
L'Etat de New York avait en effet décidé de payer de sa poche les employés fédéraux nécessaires à la réouverture de ce monument emblématique d'une Amérique ouverte aux migrants.
La statue est importante pour l'économie mais "elle est plus que ça", a souligné dimanche le gouverneur démocrate de New York Andrew Cuomo."C'est un symbole de New York et de nos valeurs (...) Son message n'a jamais été aussi important qu'aujourd'hui."
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