"Chaque jour, vous humiliez la France en humiliant les exilés", affirme le chroniqueur, qui affirme avoir filmé des "actes de barbarie" dans un documentaire qu'il est en train de réaliser et qui sera diffusé en mai.
A Calais "des fonctionnaires de la République française frappent, gazent, caillassent, briment, humilient des adolescents, des jeunes femmes et des jeunes hommes dans la détresse et le dénuement", ajoute-t-il, en déplorant "saccages d'abris, confiscations d'effets personnels, pulvérisation de sacs de couchages, entraves à l'aide humanitaire".
Le préfet du Pas-de-Calais a réagi en affirmant sur Twitter que "l'usage du gaz lacrymogène se fait dans le respect de la réglementation" pour "mettre fin aux tentatives d'intrusion sur la rocade, sur les sites du port et du tunnel sous la Manche et pour stopper les débordements et les rixes entre migrants".
En visite à Calais le 16 janvier Emmanuel Macron s'était élevé contre "l'idée que les forces de l'ordre exercent des violences physiques ou confisquent les effets personnels" des migrants, tout en précisant que "si cela est fait et prouvé, cela sera sanctionné".
Pour l'écrivain, "quand un policier, individuellement, dépasse les bornes, on appelle cela une bavure. Quand des brigades entières, groupées, dépassent les bornes, on appelle cela un protocole. Vous avez instauré à Calais, monsieur le Président, un protocole de la bavure".
A l'appui de sa charge, Yann Moix rappelle les conclusions d'un rapport de l'administration en octobre selon lequel des "manquements" à la déontologie policière étaient "plausibles" à Calais, avec un usage "disproportionné" des gaz lacrymogènes.
"Les mesures antimigratoires sont toujours populaires. Mais voulant faire plaisir à la foule, vous trahissez le peuple", avertit le chroniqueur et cinéaste.
Plusieurs tribunes, signées d'intellectuels voire de proches d'Emmanuel Macron, ont dénoncé ces dernières semaines la politique menée en matière migratoire pour son aspect coercitif, alors qu'un projet de loi sur l'immigration, qui prévoit un doublement de la durée de séjour en centre de rétention administratif (porté à 90 jours), est attendu en février au parlement.
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