Le ministère de la Santé a dénombré 22 corps dans les hôpitaux publics et celui de l'Intérieur rapporte "19 morts dont 14 étrangers et dix blessés, dont six militaires".
Sept Ukrainiens ont été tués dans l'attaque selon le dernier bilan de leur ambassade: "tous travaillaient pour la compagnie aérienne (locale) Kam Air et habitaient à l'hôtel Intercontinental" a précisé l'ambassadeur Viktor Nikitiouk, joint par la chaîne ukrainienne 112.
Le PDG de Kam Air Samad Usman Samadi a refusé de confirmer les nationalités mais déclaré à l'AFP que "neuf personnes sont portées manquantes", équipages, pilotes et techniciens. "Nous avons dû modifier nos plans de vol".
Un Kazakh en voyage d'affaires, spécialiste des télécoms âgé d'une quarantaine d'années, a également été tué selon Anouar Janaïkov, porte-parole du ministère kazakh des Affaires étrangères, sur sa page Facebook.
'Décapités'
Selon un témoin rescapé, rencontré par l'AFP, plusieurs victimes ont été décapitées par les assaillants, dont "au moins deux étrangers".
"J'ai vu cinq personnes décapitées au poignard à l'intérieur de l'hôtel, dont deux étrangers qui suppliaient d'une voix faible", a raconté toujours choqué Noorullah, 24 ans, depuis son lit d'hôpital.
"J'ai vu des dizaines de corps, pour moi le bilan est bien supérieur à celui donné par le gouvernement" a ajouté le jeune homme qui s'est blessé en sautant par la fenêtre du quatrième étage.
Pour les témoins et observateurs, les chiffres officiels restent conservatoires étant donné la violence de l'assaut, mené par six hommes munis de pistolets, kalachnikov et grenades douze heures durant. L'un d'entre eux au moins portait une veste explosive, selon un porte-parole du ministère de l'Intérieur, Nasrat Rahimi.
La chaîne de télévision Tolo News cite pour sa part un total de "43 morts selon des sources crédibles".
Nombre de corps ont été par ailleurs emmenés à l'hôpital militaire de Kaboul - interdit à la presse.
"Certains corps sont tellement calcinés qu'il faudra des tests ADN pour les reconnaître", a indiqué à l'AFP Wahid Majroh, le porte-parole du ministère de la Santé.
La plupart des victimes ont été tuées par armes à feu ou armes blanches, mais d'autres ont péri dans l'incendie déclenché au quatrième étage par le commando après le début de l'attaque.
Hasibullah, 20 ans, employé à la boulangerie du restaurant, a rapporté que le commando cherchait d'abord les étrangers. "Ils ont commencé par les étrangers, ensuite le tour des Afghans est venu: ils tuaient un par un", a-t-il assuré à l'AFP depuis l'hôpital - lui aussi a sauvé sa vie en sautant par la fenêtre du cinquième étage où il s'était réfugié.
Il se trouvait dans la salle de restaurant quand se sont présentés "deux hommes en civil" qui l'ont appelé pour se faire servir, avant d'ouvrir le feu au fusil d'assaut. "Ils tiraient à vue sur les gens. J'ai vu beaucoup de corps au sol dans le restaurant".
Par les cuisines
Réfugié dans une chambre au 5è étage, il a entendu les membres du commando ouvrir "les portes les unes après les autres avec leurs poignards et tirer au pistolet ou à la kalashnikov. C'est alors que j'ai sauté dans le vide".
Selon une source sécuritaire, "deux des assaillants avaient passé la nuit à l'hôtel, enregistrés comme clients".
Les questions demeurent nombreuses sur la sécurité de l'hôtel et la facilité avec laquelle le commando est entré avec ses armes.
Selon le porte-parole du ministère de l'Intérieur Najib Danish, les assaillants sont arrivés par les cuisines situées sur l'arrière du bâtiment avant de gagner le hall principal.
Deux autres se trouvaient donc déjà dans le restaurant selon les témoins.
Selon des employés de l'hôtel, l'accès est aisé par l'arrière, ou un simple mur peut-être aisément escaladé.
La question d'éventuelles complicités internes qui auraient permis d'introduire des armes avant l'attaque est évidemment posée. "Ils avaient certainement des complices dans l'hôtel. Sinon comment seraient-ils passés avec les caméras de sécurité?", s'interroge Hasibullah.
De plus, a constaté une journaliste de l'AFP qui a assisté à une conférence sur place samedi matin, les voitures n'étaient pas fouillées à l'entrée du complexe et la fouille au corps aisément contournable.
L'hôtel Intercontinental de Kaboul, propriété de l'Etat afghan, a déjà été en juin 2011 la cible d'une attaque revendiquée par les talibans qui avait fait 21 morts.
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