Ses conseils ont plaidé lundi matin, sans leur cliente, devant la chambre de l'instruction qui rendra mercredi sa décision sur le contrôle judiciaire qui tient Mme Bolle éloignée de son domicile depuis sa mise en examen fin juin.
"L'argument qui avait été présenté pour le contrôle judiciaire était que des vérifications devaient être faites et qu'il fallait éviter des pressions sur les témoins. Ces vérifications, semble-t-il, ont été faites", a indiqué l'un de ses avocats, Me Jean-Paul Teissonnière, à l'issue de l'audience.
"Nous ne savons toujours pas dans le détail ce qui est reproché à Murielle Bolle. Il est urgent que cette procédure avance", a poursuivi le conseil, ajoutant qu'il comptait demander une reconstitution des faits et disant espérer que sa cliente soit à nouveau entendue "le plus rapidement possible" - elle ne l'a pas été depuis six mois.
En 1984, alors adolescente, Murielle Bolle avait accusé son beau-frère Bernard Laroche, cousin du père de Grégory, du rapt du garçon de quatre ans retrouvé mort dans la Vologne, avant de se rétracter.
Trois décennies plus tard, la justice soupçonne cette femme de 48 ans d'avoir participé au rapt mortel de l'enfant, tout comme les époux Jacob, tous deux septuagénaires aujourd'hui et qui auraient été les "corbeaux" de l'affaire. Des accusations rejetées en bloc par la défense.
"Dans le dossier, il n'y a absolument aucun élément, même de début de commencement de preuve, qui permette de penser que Murielle Bolle a sciemment participé à l'enlèvement de Grégory", a martelé Me Christophe Ballorin, un autre de ses conseils.
D'abord écrouée, Murielle Bolle avait été placée sous strict contrôle judiciaire début août, avec obligation de résider dans la Nièvre, loin de son domicile.
Le 20 décembre, les magistrats de Dijon avaient permis à Jacqueline et Marcel Jacob de se retrouver chez eux dans les Vosges, après six mois de séparation dans le cadre de leur contrôle judiciaire.
"Petit à petit, tous les pans du dossier tombent. On a un effritement de la théorie purement inventée de l'accusation", a taclé Me Ballorin, alors que le procureur général Jean-Jacques Bosc s'est à nouveau opposé lundi à tout assouplissement du contrôle judiciaire de Mme Bolle.
Ses avocats ont déposé par ailleurs une requête visant à faire annuler sa mise en examen, assortie d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) touchant aux conditions de sa garde à vue en 1984. La date de l'audience devant la chambre de l'instruction n'est pas encore fixée.
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