Les patrons des géants américains, chinois et européens, comme Coca-Cola, Facebook (Sheryl Sandberg), Google, Goldman Sachs, UPS, Alibaba, Bosch, SAP, Ikea, Barilla, Siemens, Volvo ou Rolls-Royce ont accepté l'invitation du chef de l'Etat, plébiscité par les milieux d'affaires pour son dynamisme et son programme d'allègement d'impôts des entreprises et de flexibilité du travail.
Plusieurs groupes ont consenti à annoncer ce jour-là de gros projets d'investissements en France, un geste de soutien à la politique française. L'Elysée attend cinq annonces significatives, dans l'industrie et le numérique et près d'une dizaine d'autres de taille moyenne, dont Toyota, qui annoncera un investissement de plusieurs centaines de millions d'euros dans son usine d'Onnaing, avec des centaines de nouveaux emplois.
Pour marquer l'événement, le président de la République passera trois heures lundi après-midi dans l'usine pour rencontrer salariés et dirigeants, avant de se rendre au château de Versailles. Il s'y adressera à ses invités à huis clos, "pour un dialogue plus direct" selon l'Elysée.
Convaincre des patrons, dont il a appris le langage lorsqu'il était banquier d'affaires chez Rothschild, est un exercice auquel M. Macron est parfaitement rodé. Le lieu aussi lui est familier. Lorsqu'il était ministre de l'Economie, il avait déjà choisi les ors de Versailles pour convier des investisseurs étrangers.
Pas moins de seize membres du gouvernement seront présents, dont le Premier ministre Edouard Philippe et le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, qui a annoncé qu'il demanderait à l'équipementier Bosch un nouvel investissement dans son usine de Rodez (Aveyron), où 300 à 800 emplois sont menacés, selon les syndicats.
'Effet Macron'
Emmanuel Macron s'envolera ensuite mercredi pour Davos, où il prononcera un plaidoyer pour une mondialisation mieux organisée, avec "une vision politique mondiale", selon son entourage.
Le chef de l'Etat pourra capitaliser sur la remontée de l'image de la France auprès des investisseurs étrangers depuis son élection. Selon un baromètre réalisé en novembre par la Chambre de commerce américaine et le cabinet Bain, 72% des investisseurs américains escomptent une évolution positive du contexte économique en France contre 30% en 2016, un record depuis 18 ans.
En décembre, 70 patrons de filiales françaises de groupes étrangers avaient salué les premières réformes du gouvernement, et selon un sondage Ipsos auprès de 200 responsables de grosses sociétés étrangères en décembre, 60% jugent le pays attractif contre 46% en 2016.
La France estime avoir une carte à jouer au plan mondial, dans un contexte marqué par le Brexit et l'imprévisibilité de Donald Trump.
Le gouvernement tente ainsi d'attirer à Paris les banques internationales qui voudraient quitter Londres, grâce à un allégement des indemnités de licenciement des traders. Et la capitale accueillera bientôt l'Autorité bancaire européenne.
Tout ne relève pas d'un "effet Macron". L'année 2016 avait compté 1.117 investissements physiques étrangers en France (+16%), un record depuis dix ans selon Business France, l'organisme de promotion de la France à l'international dont l'ex-dirigeante Muriel Pénicaud est devenue ministre du Travail du gouvernement Macron.
Mais ces investissements sont moins créateurs d'emplois : seuls 30.108 emplois ont été créés ou maintenus grâce aux capitaux étrangers en 2016 (-11%). De plus, les géants américains du numériques, s'ils investissent en France, échappent largement à l'impôt sur les sociétés, ce contre quoi Paris tente de mobiliser ses voisins.
Le gouvernement s'inquiète en outre de la réforme fiscale américaine, qui va abaisser l'impôt sur les sociétés de 35% à 21%. Angela Merkel et Emmanuel Macron, qui veulent harmoniser l'impôt sur les sociétés en Europe, risquent d'être pris de vitesse par la concurrence fiscale américaine.
Dernier bémol, susceptible de faire fuir les capitaux, la France veut combattre le "pillage" de ses technologies, comme l'a signifié Bruno Le Maire en Chine.
Paris va ainsi élargir le "décret Montebourg" sur le contrôle des investissements aux secteurs du numérique et pousse la Commission européenne à contrôler davantage les investissements extra-européens.
A LIRE AUSSI.
Dans la zone euro, un timide parfum de réforme
L'Europe face au casse-tête de la taxation des GAFA
La France entame 2018 sous de bons auspices, mais grâce à qui?
Fiat Chrysler annonce la création de 2.000 emplois aux Etats-Unis
Emmanuel Macron, candidat des investisseurs pour le second tour
- Angela Merkel
- Aveyron
- Bruno Le Maire
- chine
- contexte Économique
- Davos
- Donald Trump
- edouard philippe
- Emmanuel Macron
- europe
- france
- image de la france
- impôt sur les sociétés
- impôts des entreprises
- indemnités de licenciement
- investisseurs Étrangers
- londres
- Montebourg
- paris
- politique française
- réforme fiscale
- rodez
- versailles
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.