Roger Torrent, un séparatiste qui a promis de privilégier le "dialogue" après la tentative de sécession infructueuse qui a secoué la Catalogne et l'Espagne en octobre, doit annoncer sa décision à 11h30 (10h30 GMT).
Pendant ce temps, Carles Puigdemont, en exil volontaire en Belgique depuis le 30 octobre, pourrait se risquer pour la première fois hors de ce pays pour le Danemark où il doit participer à un colloque, au risque d'être arrêté.
En Belgique, il n'est pas recherché par la justice espagnole, notamment pour éviter des divergences d'interprétation entre juges belges et espagnols sur la gravité des délits qui lui sont reprochés, dont la rébellion.
Mais le parquet a fait savoir que s'il se rendait au Danemark, il demanderait l'émission d'un mandat d'arrêt international.
La décision appartiendra au juge de la Cour suprême en charge de l'enquête sur Carles Puigdemont, poursuivi en Espagne pour "rébellion", "sédition" et "malversation de fonds" en lien avec la tentative de sécession du 27 octobre.
A Barcelone, les indépendantistes dominent toujours le parlement et les deux principales formation du camp séparatiste soutiennent sa candidature.
Casse-tête
Mais celle-ci s'avère très difficile.
Si le président destitué par Madrid reste en Belgique, il devra être investi à distance, ce que les services juridiques du parlement ont déjà jugé contraire à la Constitution.
Et s'il rentre, il a toutes les chances d'être arrêté.
Sa situation se complique d'autant plus qu'il doit avant la fin janvier obtenir un titre de séjour en tant que résident en Belgique s'il veut y rester.
Cour constitutionnelle
Dans le cas où les élus indépendantistes arrivent à l'élire en son absence, le gouvernement et l'opposition feront tout pour bloquer sa prise de fonction en saisissant la justice.
A terme, la Cour constitutionnelle pourra suspendre le vote au parlement régional en faveur de sa candidature, voire la résolution parlementaire nommant Carles Puigdemont.
"Permettre que quelqu'un soit investi ou prétendre être le président du gouvernement catalan en étant à Bruxelles est illégal", a prévenu samedi le chef du gouvernement espagnol, le conservateur Mariano Rajoy.
"Si c'était le cas, l'article 155 (de la Constitution) continuerait" à s'appliquer, a-t-il conclu en expliquant qu'il ne rendrait pas à la région l'autonomie qui lui a été retirée après la tentative de sécession du 27 octobre.
La décision du président du parlement catalan Roger Torrent, 38 ans, n'en reste pas moins difficile car s'il ne choisit pas le président destitué, il peut susciter une crise au sein de son propre camp, entre la liste Ensemble pour la Catalogne (centre-droite) de M. Puigdemont et l'autre grande formation, la sienne (Gauche républicaine de Catalogne, ERC).
Le quotidien anti-indépendantiste et de centre-droit El Mundo prévoit d'ailleurs dimanche qu'il ira de l'avant en sachant que "la proclamation du chef de file indépendantiste sera annulée par les tribunaux" et débouchera sur la nomination d'un autre candidat, "une pantomime qui alimentera la légende du président en exil".
Le parti ERC préfère désormais éviter le choc frontal avec Madrid et gagner davantage de terrain dans une société catalane très divisée.
D'autant qu'en cas de blocage la région devrait organiser encore de nouvelles élections qui pourraient ne pas le favoriser.
"On doit mesurer les coûts et bénéfices de toutes les décisions", déclarait samedi Ernest Maragall (ERC), le doyen des élus à la chambre catalane.
Le retour surprise en Espagne de Carles Puigdemont n'est pas complètement exclu même s'il y serait très certainement arrêté, a aussi déclaré son avocat espagnol samedi.
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