"Pour avoir UN agenda, UN cadre politique, nous avons aussi besoin d'une liste transnationale", a expliqué en anglais M. Varoufakis, au cours d'une conférence de presse à Paris avec Benoît Hamon.
M. Varoufakis a expliqué qu'il s'agissait en réalité de faire travailler ensemble différentes listes nationales, qui partageront un programme commun et soutiendront un candidat commun pour la présidence de l'UE. Les députés élus sous cette bannière formeront un nouveau groupe au Parlement européen.
"L'Union européenne n'existe pas, en réalité. C'est pourquoi légalement il n'est pas possible d'avoir une liste transnationale. Mais nous ferons comme si", a-t-il répondu.
M. Varoufakis, fondateur il y a trois ans du mouvement européen Diem 25, a affirmé que celui-ci comptait plus de 78.000 membres, dont environ 20.000 en Allemagne et 5.000 en France. Il a indiqué avoir noué déjà des partenariats en France, en Pologne, en Italie, en Belgique...
M. Varoufakis et M. Hamon se sont accordés sur un agenda. Un appel sera lancé en février en direction de tous les progressistes européens, et un meeting réunira en mars ceux qui auront répondu présent. En juin, une campagne sera lancée à travers l'Europe pour promouvoir les idées du mouvement.
Sur le fond, M. Varoufakis a expliqué vouloir mettre fin au face à face entre "l'establishment" qui gouverne l'Europe et les "désintégrationnistes" pour qui l'Europe est devenue un problème. Il souhaite mener une action sur deux fronts: à court terme, dès le lendemain des élections, en infléchissant les politiques européennes dans le cadre des traités existants. Et à l'horizon de 2025 en permettant l'écriture d'une nouvelle constitution européenne.
"Nous avons voulu discuter avec Diem 25 d'un agenda politique commun (..) qui soit applicable le lundi à neuf heures au lendemain de l'élection européenne (...) Bien sûr que nous voulons en finir avec l'Europe libérale (...) en tout cas l'Europe austéritaire, une Europe du chômage, du sous-emploi, de la pauvreté et des inégalités, mais pour autant, même sans changer les traités --ce que nous voulons faire--, nous pensons qu'il y a un agenda à construire en commun", a dit M. Hamon.
"Nous ne cédons pas au désespoir de ceux qui pensent que plus rien n'est possible dans la construction européenne, et qu'il faudrait donc en finir avec l'austérité et l'Europe en même temps", a-t-il résumé.
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