Ce "shutdown", lié d'abord et avant tout à un désaccord sur la question sensible de l'immigration, devait se traduire par la mise au chômage technique de centaines de milliers d'employés fédéraux dès lundi. Les militaires américains poursuivront leurs opérations mais sans être payés.
"Fantastique de voir les républicains se battre avec détermination pour notre armée et la sécurité aux frontières", a tweeté Donald Trump, au lendemain du premier anniversaire de son arrivée au pouvoir plombé par cette paralysie.
Accusant ses adversaires politiques de "simplement vouloir un flot d'immigrants illégaux sans le moindre contrôle", le président américain n'a cependant pas indiqué comment il envisageait une possible sortie de crise.
Pour l'heure, les lignes sont figées.
Les démocrates réclament des engagements sur l'immigration - et le sort de centaines de milliers de clandestins arrivés jeunes aux Etats-Unis - avant tout accord budgétaire temporaire. Les républicains répondent: pas de discussion sur ce thème sans déblocage préalable de l'Etat fédéral.
Au-delà de discussions parfois très techniques, l'Amérique assistait d'abord à une bataille de communication: les élus des deux bords faisaient dimanche matin la tournée des chaînes de télévision pour assurer la main sur le coeur leur volonté d'aboutir et dénoncer le manque de bonne volonté du camp d'en face.
Le chef de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, a annoncé qu'il organiserait un nouveau vote lundi à 01H00 du matin (06H00 GMT) au plus tard, mais rien n'indiquait qu'un compromis était en vue.
Mick Mulvaney, directeur du budget à la Maison Blanche, s'est dit convaincu qu'il existait une véritable possibilité de trouver une solution d'ici lundi matin. Mais il aussi averti sur Fox News qu'en cas d'échec à cette échéance, le shutdown pourrait durer "plusieurs jours".
Et il a dénoncé avec force l'attitude de certains élus démocrates tentés selon lui, par pur calcul politique, de prolonger le blocage jusqu'au discours sur l'état de l'Union de Donald Trump, prévu le 30 janvier.
Cette allocution devant les chambres du Congrès est un exercice rituel qui lui donne l'occasion d'expliquer au peuple américain ses priorités pour l'année qui commence.
Trump et 'l'option nucléaire'
Le dernier "shutdown" remonte à 2013, sous l'administration du président démocrate Barack Obama. Il avait duré 16 jours.
En déplacement en Proche-Orient, le vice-président Mike Pence a lui aussi donné de la voix lors d'une allocution devant des soldats américains.
"Nous n'allons pas rouvrir les négociations sur l'immigration illégale tant qu'ils n'auront pas rouvert le gouvernement et permis à nos soldats et leurs familles de toucher les salaires qu'ils ont gagné", a-t-il lancé.
Dans ce contexte, Donald Trump a évoqué dimanche dans un tweet un hypothétique changement des règles du vote au Sénat.
Cette hypothèse est connue à Washington sous le nom d'"option nucléaire" tant elle marquerait une rupture radicale dans le fonctionnement de cette institution censée contrebalancer les excès partisans de la tumultueuse Chambre des représentants.
Le règlement intérieur du Sénat, qui est composé de 100 élus, stipule que pour chaque motion, comme la programmation d'un vote, tout sénateur a le droit d'objecter. Cette objection ne peut être surmontée que par un vote des trois cinquièmes du Sénat. En pratique, donc, il faut 60 sénateurs sur 100 pour faire quoi que ce soit.
Or les républicains ne disposent à ce stade que de 51 élus.
Mais franchir le Rubicon et prendre la décision unilatérale d'abaisser la barre de 60 à 51 voix transformerait en profondeur le fonctionnement du Congrès et une majorité de sénateurs est vent debout contre une telle initiative.
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