Inconnu des services et a priori sans antécédents judiciaires, l'homme, dont les cibles potentielles n'ont pas été identifiées, a été arrêté mardi dans le Gard par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), selon des sources proches de l'enquête. Il s'agit du premier projet d'attentat déjoué depuis le début de l'année.
"L'enquête a débuté par une veille de la DGSI sur les réseaux sociaux où les policiers ont détecté la volonté d'acquisition d'une arme par un homme habitant la région de Nîmes et qui tenait des propos islamistes", a rapporté l'une d'elles à l'AFP.
Au cours des perquisitions, des "produits pouvant servir à la confection d'explosifs, un engin potentiellement explosif (un tube rempli de poudre) et un système de mise à feu ont été saisis", selon cette source.
"Différentes poudres, mais en quantité peu importante et qui sont en cours d'analyse, ainsi qu'une mèche, ont été retrouvées", a précisé une autre source proche du dossier.
L'homme avait également réalisé, entre l'été et la fin de l'année, au moins deux vidéos, dont une où il prêtait allégeance au chef de l'EI Abou Bakr Al-Baghdadi, avec le drapeau noir de l'organisation jihadiste en fond.
"Il les a réalisées et diffusées seul, évoquant un projet de passage à l'acte", selon une source proche du dossier.
Transporté dans les locaux de la DGSI en région parisienne, l'homme a été déferré samedi matin au parquet de Paris qui a ouvert une information judiciaire, au terme de ses quatre jours de garde à vue, selon une source judiciaire.
Présenté à un juge antiterroriste dans la foulée, le suspect a été mis en examen pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle" et placé en détention provisoire, selon cette source. D'après "les premiers éléments de l'enquête, il nourrissait le projet d'un passage à l'acte violent", a-t-elle ajouté.
"Primo-terroristes"
"Il s'agit du premier attentat déjoué depuis le début de l'année par la DGSI", a déclaré à l'AFP une source proche de l'enquête.
Un cas de figure qui, après d'autres similaires l'an dernier, confirme l'évolution de la menace jihadiste en France, où il est désormais plus difficile pour les organisations jihadistes de projeter depuis l'étranger des commandos comme ceux ayant opéré lors des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et à Saint-Denis (130 morts).
"La menace est principalement le fait d'individus présents en France: soit de velléitaires qui ont été empêchés de se rendre en Syrie ou en Irak, soit de primo-terroristes qui peuvent passer à l'action sans qu'il y ait eu de signes avant-coureurs", avait déclaré en octobre à l'AFP le patron de la DGSI, Laurent Nunez.
En 2017, deux attentats revendiqués par le groupe Etat islamique (EI) ont été commis en France : le 20 avril sur les Champs-Élysées à Paris et le 1er octobre à la gare Saint-Charles à Marseille. Ils ont fait trois morts.
Mais même si le pays a été moins frappé l'an dernier, les autorités restent sur le qui-vive: vingt attentats ont été déjoués dans le pays en 2017, a affirmé début janvier le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb.
Peu avant Noël, un homme de 21 ans et une femme de 19 ans, sans lien apparent mais qui projetaient chacun de commettre un attentat, avaient été interpellés, respectivement près de Lyon et en région parisienne.
Depuis janvier 2015, marqué par l'attaque contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo et le magasin Hyper Cacher, les attentats jihadistes ont fait en France 241 morts en trois ans.
A LIRE AUSSI.
Attentat "déjoué": un réseau téléguidé depuis la Syrie
Paris: cinq interpellations après la découverte de bonbonnes de gaz avec dispositif de mise à feu
Deux islamistes détenus à Fresnes soupçonnés de projeter un attentat
Attentat déjoué: 3 hommes proches des suspects mis en examen et écroués
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.