"N'ayez pas peur", a lancé le chef de l'Etat devant 1.500 militaires à bord du navire Dixmude, dans la rade de Toulon, empruntant la célèbre formule du pape Jean Paul II.
Six mois après la démission fracassante du chef d'état-major des armées Pierre de Villiers, qui avait pour origine des économies réclamées en 2017 aux armées, Emmanuel Macron a réaffirmé que le budget de la Défense serait porté à 2% du PIB d'ici à 2025, rappelant que dès 2018 il serait augmenté de 1,8 milliard d'euros pour atteindre 34,2 milliards.
En contrepartie, le président a réclamé aux Armées "la plus grande exigence collective", prévenant qu'il y veillerait "personnellement". "Chaque dépense sera évaluée à l'aune de son utilité opérationnelle", a-t-il averti.
Le président a annoncé des "travaux de renouvellement" des deux composantes de la dissuasion nucléaire, "la force océanique et la composante aérienne". La dissuasion nucléaire est "depuis plus de 50 ans la clé de voûte de notre stratégie de défense", a rappelé M. Macron, estimant que les "débats" sur ce sujet étaient "aujourd'hui tranchés".
M. Macron a également promis "un effort important" pour le renseignement militaire et des "capacités de cyber défense renforcées".
Abordant la question du service national universel, promesse de campagne, il a assuré qu'il "sera(it) mené à son terme", répondant aux doutes qui ont émergé en début d'année, notamment en raison du coût attendu du projet.
Les industriels rappelés à l'ordre
"Je veux rassurer chacun, il sera mené à son terme, il entrera à bon port, il sera conduit par l'ensemble des ministères concernés, et pas simplement par le ministère des Armées, il aura un financement ad hoc, qui ne viendra en rien impacter la loi de programmation militaire" 2019-2025 qui doit être prochainement présentée, a-t-il déclaré, sans donner plus de détails sur la forme que prendra ce futur service.
Le chef de l'Etat a par ailleurs adressé une mise en garde aux industriels de défense en exigeant une "meilleur rapport coût/efficacité" pour les matériels militaires. Il a notamment déploré "les taux d'indisponibilité" de certains équipements au sein des armées. Il a également critiqué le lobbying exercé, dans les "couloirs, les coursives", par les partisans de la construction d'un 2e porte-avion.
Sur le terrain des opérations, le président a confirmé que l'organisation Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie était "presque totalement défaite". La coalition internationale qui se bat contre le groupe jihadiste devrait remporter la "victoire militaire" sur le terrain "dans les prochaines semaines", a-t-il fait valoir.
"Ce ne sera pas la fin de ce combat, mais nous adapterons notre dispositif national en fonction de la situation opérationnelle au cours de cette année et je veux désormais que nous nous engagions résolument dans la stabilisation, la reconstruction et l'aide aux populations avec nos partenaires", a-t-il précisé.
Soulignant que la France est "en train de devenir l'armée de référence européenne", Emmanuel Macron a plaidé en faveur de la "coopération" en matière de défense, affirmant que l'Allemagne "est pour nous un partenaire primordial", tandis que le Royaume-Uni restera, malgré le Brexit, "un partenaire essentiel".
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