Invisibles mercredi le jour de l'annonce de l'abandon du projet, quelques patrouilles de gendarmerie ont pris jeudi position à l'écart de Notre-Dame-des-Landes.
Dès 06h00 du matin, quelques contrôles routiers ont été effectués à Vigneux-de-Bretagne et Héric, deux points d'accès à Notre-Dame-des-Landes, a constaté une journaliste de l'AFP. Un seul véhicule marquait à chaque fois la présence des forces de l'ordre.
Dans la ZAD, trois voitures de gendarmerie effectuaient des rondes en fin de matinée. Une présence plutôt discrète, et un choix assumé.
Car pour le gouvernement, il ne s'agit pas d'une démonstration de force, stratégie vouée à l'échec comme l'ont démontré l'opération "César" en 2012 pour évacuer la ZAD ou le drame de Sivens (la mort d'un militant écologiste sur le chantier de ce barrage dans le Tarn en 2014), mais "d'opérations de sécurité publique générale", explique Nicole Klein, préfète des Pays de la Loire.
Une source de la gendarmerie explique que "l'objectif est de sécuriser la zone, éviter de nouvelles installations sur la ZAD et tout débordement".
Mais aussi de contrôler les accès. "J'ai signé cinq arrêtés préfectoraux interdisant le transport de carburant, d'accélérateur de carburant, de gaz, d'explosifs, de produits inflammables, de pétards, de matières dangereuses, d'objets pouvant constituer une arme par destination, d'armes de chasse et de munitions", précise la préfète.
"Les gendarmes peuvent contrôler les véhicules pour s'assurer que ces matériaux ne s'y trouvent pas. Il y aura des contrôles à l'entrée et à la sortie des routes. Des patrouilles fixes et mobiles vont assurer ces contrôles" a-t-elle expliqué.
Selon une source proche du dossier, au total sept escadrons de gendarmerie ont été déployés et vont se relayer.
"Négociation"
La situation devrait rester en l'état en l'attente de la décision des occupants de la ZAD sur l'accessibilité de la route D281, dite "route des chicanes", obstruée depuis cinq ans de pneus, épaves de véhicules, barricades en tous genres, et "gardée" depuis des cabanes et miradors par des zadistes.
Mercredi, le mouvement anti-aéroport qui regroupe les différentes composantes des occupants de la ZAD, annonçait sa volonté de rouvrir les routes, après l'annonce par le Premier ministre Edouard Philippe de l'abandon du projet controversé d'aéroport. Mais les divergences d'opinion au sein du mouvement ne font pas apparaître jeudi de décision claire.
"Le gouvernement souhaite que cette route soit de nouveau ouverte à la circulation en milieu de semaine prochaine", a rappelé la préfète. Et si la route n'est pas libérée, les gendarmes s'en chargeront. "Nous avons les moyens de rendre la route à la circulation", a confirmé une source proche du dossier à l'AFP.
"Mais nous préférons le faire par la discussion et la négociation plutôt qu'en envoyant un certain nombre d'engins qui le feront à leur place", a souligné jeudi matin le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb.
La priorité du gouvernement reste d'arriver à ses fins par la médiation, une attitude facilitée par la présence discrète des gendarmes autour de la ZAD, mais aussi par une évacuation des occupants illégaux reportée au 30 mars par le Premier ministre.
"Pour l'instant consigne est donnée, à moi en particulier, de travailler à la médiation pour que l'ancienne ZAD puisse vivre tranquillement, essentiellement de l'agriculture", a précisé Mme Klein. Elle assure que "certains zadistes ont envie de rentrer dans l'Etat de droit et le disent".
"Ils vont dégager la route et faire tout pour que ce soit pas les gendarmes qui la dégagent, accepter de payer les fermages... Certains ne veulent pas, mais ceux-là ne pourront pas rester", poursuit-elle.
"A la fin de la trève hivernale, fin mars, une fois que tout le travail de médiation et de régularisation aura été fait, on expulsera les occupants sans titre", a affirmé Mme Klein, reprenant le discours de fermeté du Premier ministre et du ministre de l'Intérieur.
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