Interrogée par Paris Match sur les actrices ayant signalé des cas de harcèlement sexuel, BB (83 ans) répond: "Concernant les actrices, et pas les femmes en général, c'est, dans la grande majorité des cas, hypocrite, ridicule, sans intérêt. Cela prend la place de thèmes importants qui pourraient être discutés".
Bardot, devenue une star et un sex-symbol dans les années 1950, assure aussi n'avoir "jamais été victime d'un harcèlement sexuel". "Et je trouvais charmant qu'on me dise que j'étais belle ou que j'avais un joli petit cul. Ce genre de compliment est agréable", poursuit celle qui a renoncé brutalement à sa carrière cinématographique au début des années 1970 pour se consacrer à la protection des animaux.
Bardot estime en revanche qu'"il y a beaucoup d'actrices qui font les allumeuses avec les producteurs pour décrocher un rôle. Ensuite, pour qu'on parle d'elles, elles viennent raconter qu'elles ont été harcelées... En réalité, plutôt que de leur profiter, cela leur nuit".
Sur les réseaux sociaux, la réaction des féministes a été immédiate: "Concours de qui dira la plus grosse énormité: Brigitte Bardot se lance dans la compétition", a twitté Caroline de Haas.
'Liberté d'importuner'
En octobre, la révélation de cas de harcèlement sexuel et de viol présumés par le producteur Harvey Weinstein avait provoqué une déflagration dans le monde du cinéma, qui s'est rapidement propagée à d'autres secteurs, portée par les hashtags #Metoo et #Balancetonporc".
A Hollywood, plusieurs célébrités, dont les acteurs Kevin Spacey, Dustin Hoffman ou Jeffrey Tambor, les producteurs et cinéastes Brett Ratner et John Lasseter, ont aussi été mis en cause.
Plus de 300 actrices, scénaristes ou encore metteuses en scène ont lancé début janvier le projet Time's Up (c'est fini) et un fonds destiné à lutter contre le harcèlement sexuel au travail, que financent aussi des acteurs.
En France, une centaine de femmes, dont Catherine Deneuve, sont allées à contre-courant de cette tendance en signant une tribune où elles défendent "une liberté d'importuner, indispensable à la liberté sexuelle" et s'inquiètent d'"un féminisme qui prend le visage d'une haine des hommes et de la sexualité".
Ce texte, combinée aux propos tenus ensuite par certaines signataires, comme l'animatrice de radio et ancienne star du porno Brigitte Lahaie qui a dit qu'on pouvait "jouir lors d'un viol", ont suscité de nombreuses réactions, certaines très critiques, en France comme à l'étranger.
L'attention s'est en particulier focalisée sur Deneuve, la plus connue de toutes les signataires. L'actrice s'était déjà attirée les foudres de féministes pour avoir défendu le cinéaste Roman Polanski, accusé du viol en 1977 d'une adolescente de 13 ans, ce qu'il nie, même s'il a reconnu une relation sexuelle avec mineure.
La comédienne a fini par s'excuser auprès des "victimes d'actes odieux qui ont pu se sentir agressées par cette tribune", sans renier la tribune.
Ce n'est pas la première fois que Brigitte Bardot tient des propos susceptibles de faire polémique. Elle s'en est prise aux homosexuels, aux musulmans et a été condamnée cinq fois pour incitation à la haine raciale.
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