En 950 ans, elle n'a jamais quitté la France et pourtant… La tapisserie de Bayeux (Calvados) va faire l'objet d'un prêt au Royaume-Uni. Plusieurs médias britanniques ont laissé fuiter cette information qui a été confirmée par le maire de la ville. Elle sera officialisée par le président de la République, Emmanuel Macron, lors d'un sommet franco-britannique prévu jeudi 18 janvier 2018.
Déjà plusieurs tentatives de prêt
Symbole d'amitié et de confiance malgré le Brexit, ce prêt devrait être effectué en parallèle des travaux du nouveau musée qui l'accueillera. "L'objectif est de profiter du laps de temps, de trois à six mois, où la tapisserie aurait de toute façon été fermée au public pour la prêter", précise Patrick Gomont, le maire de Bayeux. Dans le scenario idéal qu'il envisage, ce chef-d'œuvre médiéval partirait en 2023, quelque temps avant l'ouverture des lieux.
"Cela représente surtout une très belle opportunité, une campagne de communication qui dépasse tous les moyens que nous aurions pu nous-même mettre en œuvre", poursuit l'élu. Car l'objectif, c'est aussi de reconquérir un public britannique qui, depuis quelque temps, boude la Normandie. "Nous comptons actuellement 85 000 visiteurs par an, alors qu'il y a dix ou vingt ans ils dépassaient la barre des 100 000", souligne Loïc Jamin, adjoint au tourisme.
Le Graal des conservateurs britanniques
Aucune indication du lieu où la tapisserie serait abritée sur le sol britannique n'a pour le moment été donnée mais Antoine Verney glisse qu'exposer ce trésor du patrimoine "est le rêve de tout conservateur du British Museum. Si les petits Français connaissent tous la date de 1789, la bataille d'Hastings en 1066 est une date clé de l'histoire britannique."
Plusieurs tentatives de prêt avaient par le passé été lancées sans succès, notamment à l'occasion du couronnement de la reine Elisabeth II en 1953 ou encore à l'occasion du 900e anniversaire de la bataille d'Hasting en 1966.
Des tests à effectuer
La dernière fois que la célèbre tapisserie a quitté la ville de Bayeux, c'était en 1945. Elle avait alors été exposée à Paris après avoir été saisie par les nazis.
Antoine Verney, conservateur de la tapisserie, rappelle "que différents tests vont être effectués dans le courant de l'année pour déterminer le degré de restauration que doit de toute façon subir la tapisserie." Des restaurations qui pourraient même, dans un scenario rêvé, être effectuées à Londres, sous l'œil du public, pendant cette fameuse période de prêt. La boucle de ce chef-d'œuvre, brodé selon toute vraisemblance en Angleterre, serait ainsi bouclée.
Depuis Le 20 décembre 2017, une convention a été signée entre la ville de Bayeux et l'État pour établir le rôle de chacun dans la conservation de l'œuvre. L'État est chargé de la conservation et de l'entretien de la tapisserie. La municipalité, elle, est chargée de la mise en valeur.
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